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Charge de travail : entre promesses d’Orange et souffrance sur le terrain

À l’occasion de la Semaine de la QVCT 2025, la table ronde « Parlons de la charge de travail » a mis en lumière une problématique brûlante : la gestion de la charge de travail. Un enjeu crucial, à la fois pour la performance de l’entreprise et pour la santé mentale des salariés.

Un contexte alarmant

Depuis plusieurs mois, la charge de travail ne cesse de s’alourdir. En cause : des réorganisations successives, des suppressions de postes non remplacées et une pression accrue sur les équipes restantes.
Ces choix, souvent dictés par des logiques économiques, ont des conséquences désastreuses : épuisement, perte de sens, tensions dans les équipes, sentiment d’abandon. Sur le terrain, les salariés doivent faire toujours plus, avec toujours moins, dans une urgence devenue permanente.
Les responsabilités augmentent, les effectifs fondent, et les ambitions de la direction paraissent souvent déconnectées des réalités.

Des outils… mais des limites

Orange met en avant des dispositifs de régulation : outils de diagnostic, ateliers, formations, groupes de parole… Mais ces initiatives restent insuffisantes si elles ne s’accompagnent pas de moyens concrets.
La charge ne se résume pas à ce qui est prescrit dans les fiches de poste. Elle comprend aussi la charge invisible, ressentie, émotionnelle : celle qui épuise, mais qui ne se dit pas toujours.

Nombre de salariés n’osent pas exprimer leurs difficultés, par crainte d’être jugés ou stigmatisés. La régulation ne peut pas se limiter à des indicateurs ou à de la communication : elle doit devenir un vrai levier collectif, partagé par les équipes et leurs managers.

La dure réalité du terrain

Des outils comme la priorisation, la régulation collective ou la gestion des émotions sont essentiels, mais leur mise en œuvre reste difficile.
Les tensions, les conflits, les clients agressifs, la perte de repères… tout cela pèse lourdement sur les épaules des équipes. L’absence de reconnaissance et de marges de manœuvre concrètes aggrave encore la situation.
Les discours officiels se veulent rassurants, mais le quotidien des salariés, lui, reste très éloigné de ces intentions affichées.

FOCom : agir pour faire respecter les droits

FOCom le rappelle : la régulation de la charge de travail doit être une priorité collective. Elle ne peut reposer uniquement sur les salariés ou les managers. C’est à l’entreprise de garantir des moyens humains, du temps, de la reconnaissance, et un dialogue social réel.

La vigilance face aux pressions managériales et aux logiques de productivité à tout prix doit rester constante. Réguler la charge, c’est d’abord respecter les personnes.

Si Orange affiche des intentions, la réalité prouve que les conditions de travail restent dégradées. FOCom continuera de porter la voix des salariés, d’alerter, et d’exiger des mesures concrètes pour préserver la santé, la sécurité et la dignité au travail.

Vous êtes en difficulté ? Vous avez envie d’agir ? Contactez FOCom.
Ensemble, faisons respecter nos droits. Ensemble, faisons entendre nos voix.

VivaTech 2025 : Orange innove, mais à quel prix social ?

Du 11 au 14 juin 2025, Orange affiche à VivaTech son ambition d’être un leader technologique et un acteur d’une innovation « ouverte et responsable ». Sur plus de 600 m², le Groupe expose des solutions technologiques de pointe – cybersécurité quantique, intelligence artificielle, inclusion numérique…. Cette vitrine valorise l’image d’Orange auprès de l’écosystème tech international.

Mais derrière cette vitrine, des enjeux sociaux et structurels préoccupants méritent d’être soulignés.

Les investissements en Recherche & Développement du Groupe ont chuté de 29 % depuis 2009 en France, remettant en cause la pérennité d’une innovation réellement pilotée en interne. Le recours accru aux start-up et partenaires externes, s’il permet de gagner en visibilité et en agilité, risque de marginaliser les compétences internes et de fragiliser l’emploi.
🔍 Points de vigilance :

  • Externalisation croissante, au détriment de la stabilité des effectifs et de la reconnaissance des expertises internes ;
  • Faible transparence sur l’allocation des ressources R&D, qui semble prioriser la communication événementielle au détriment d’une stratégie de fond durable ;
  • Formation encore insuffisante face à l’accélération des technologies IA et cybersécurité, pourtant cœur des ambitions affichées ;
  • Déconnexion croissante entre l’image innovante d’Orange et la réalité vécue par les salariés, soumis à des réorganisations fréquentes et une pression sur les charges de travail.

Si Orange veut vraiment incarner une innovation responsable, il est impératif que cette dynamique s’accompagne d’un engagement clair pour l’emploi, la formation et la concertation sociale. Les innovations présentées à VivaTech ne doivent pas masquer les difficultés structurelles d’un modèle trop dépendant de l’externe et qui peine à valoriser ses propres forces vives.

Pour FOCom l’innovation ne sera réellement durable que si elle est aussi sociale et inclusive. Le progrès technologique doit bénéficier à toutes et tous, y compris celles et ceux qui en sont les artisans au quotidien.

RSE chez Orange : des engagements environnementaux face aux défis sociaux

Des objectifs environnementaux ambitieux

En 2025, Orange continue de mettre en avant son engagement en matière de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), avec des objectifs dans les domaines environnemental, social et de gouvernance. L’entreprise présente ses succès dans la réduction de ses émissions de carbone, notamment avec les objectifs atteints en 2025 sur les scopes 1 et 2, ainsi que l’initiative « Partner to Net Zero Carbon » pour impliquer ses fournisseurs dans cette démarche. Par ailleurs, Orange s’affiche également comme un acteur de la lutte contre la fracture numérique, en mettant en place des services innovants tels que la santé connectée, ainsi que des formations gratuites dans ses centres numériques, visant à sensibiliser et former 500 000 personnes d’ici 2025. Ces initiatives sont valorisées comme des actions significatives dans le cadre du développement durable et de l’inclusion.

Les préoccupations sociales mises de côté

Cependant, pour FOCom, ces engagements environnementaux et sociétaux doivent être mis en perspective avec la réalité sociale au sein de l’entreprise. Si la RSE se positionne comme un levier stratégique pour la performance et la résilience d’Orange, FOCom souligne qu’elle risque de masquer des problématiques internes persistantes. Ces dernières incluent la surcharge de travail, les pressions croissantes sur les équipes, la précarité de certains emplois et la gestion de plus en plus intense des ressources humaines dans un secteur en perpétuelle transformation technologique. FOCom met en garde contre une vision de la RSE qui se limiterait à une vitrine, sans véritable impact sur les conditions de travail des salariés. Pour FOCom une politique RSE efficace et sincère ne doit pas se résumer à des actions externes visibles, mais doit aussi engendrer des améliorations concrètes dans le quotidien des salariés, notamment en matière de sécurité de l’emploi et de qualité de vie au travail.

La RSE comme véritable transformation sociale

FOCom insiste fermement sur le fait que la RSE chez Orange ne doit pas être réduite à un simple outil de marketing ou une opération de communication. Pour que cette stratégie ait un véritable impact, elle doit être une force de transformation sociale réelle et tangible. La RSE ne doit pas se concentrer uniquement sur l’environnement ou l’inclusion numérique, mais également intégrer des actions concrètes qui améliorent les conditions de travail des salariés et sécurisent les parcours professionnels. Les initiatives écologiques et les efforts en matière de fracture numérique ne doivent pas faire oublier les enjeux sociaux internes. Une entreprise responsable doit mettre en place une gestion des ressources humaines qui soutient les collaborateurs, tout en garantissant des emplois stables et une qualité de vie au travail optimale. C’est en agissant ainsi que la RSE peut réellement devenir un levier de transformation, à la fois pour la société, pour l’environnement et pour les employés qui contribuent au succès de l’entreprise.