Notre PDG a présenté ses vœux au personnel le 15 décembre. Il a commencé par un tour d’horizon des (très bons) résultats et des diverses réalisations d’Orange en 2018 – qui justifient à eux seuls la prime que nous demandons. Il a ensuite abordé les enjeux de l’année prochaine. Prévoyant qu’elle sera «difficile» pour l’entreprise notamment avec le procès à venir et la pression de la concurrence, il a annoncé que 2019 sera placée sous le signe de l’inclusion (au sens de lutte contre l’exclusion). Il a décliné pour Orange le contenu d’une tribune écrite avec 12 autres PDG (AXA, ACCOR, Carrefour, Veolia ou Sodexo…) dans Le Monde du 18 décembre. Partant de la conviction qu’il est urgent que « l’économie et la finance qui la sous-tend soient au service de la société » ces grands patrons déclarent avoir « deux engagements forts :
– la mise en place avec leurs produits et services, de dispositifs spécifiques permettant d’aider au quotidien celles et ceux qui ont du mal à boucler les fins de mois,
– l’inclusion des jeunes par l’apprentissage, ainsi que la formation continue des salariés ». Des mesures propres à « réduire la fracture numérique » et à « soutenir des personnes en situation de précarité ». Mais la vraie question est, nous semble-t-il, d’entendre les raisons de la colère de ceux qui exigent autre chose qu’un cautère sur une jambe de bois, qui défendent leur droit à vivre, dans la dignité, de leur travail. Pour cela, il faut s’attaquer aux causes de la crise sociale et ne pas seulement chercher à en atténuer les conséquences les plus scandaleuses par des actes charitables – comme « la distribution gratuite de plus de 100 millions de repas » que les 13 chefs d’entreprise se proposent de faire. Contre la charité qui humilie et ne résout rien, nos anciens ont édifié un système de protection sociale basé sur le droit, la solidarité et le collectif. Un modèle « inclusif » s’il en est, que gouvernements successifs et patronat s’acharnent pourtant à vouloir détruire.