Les TMS en chiffres
Selon l’Assurance Maladie, 87 % des maladies professionnelles sont dues aux Troubles Musculo-Squelettiques qui sont la cause de 30 % des arrêts de travail et 22 millions de journées de travail perdues. Les TMS regroupent les articulations des membres supérieurs ainsi que le bas du dos et se manifestent par des douleurs dans les mouvements qui, sans mesure de prévention, peuvent entraîner à terme une incapacité au travail et être source d’isolement social. Les TMS sont des maladies multifactorielles avec des facteurs biomécaniques liés aux contraintes psychosociales et organisationnelles.
Les principaux facteurs de risques biomécaniques sont la forte répétitivité des gestes, les efforts excessifs (port de charges lourdes), le travail nécessitant des gestes précis et très fins et les postures inconfortables ou maintenues durant de longues périodes tels que le travail bras au-dessus du niveau des épaules ou encore une position assise prolongée devant un écran.
D’autres facteurs en cause
Au-delà des facteurs biomécaniques et individuels, des études scientifiques montrent que les facteurs psychosociaux contribueraient fortement aux TMS : stress, surcharge de travail, insécurité socio-économique, pression temporelle, manque de soutien social des collègues ou de la hiérarchie, faible autocontrôle sur le travail, manque de participation aux décisions organisationnelles, perte d’autonomie…
Il en est de même pour les facteurs organisationnels tels que le manque de pauses ou d’alternance entre des tâches simples et complexes. L’intensité et la complexité du travail sont des facteurs organisationnels qui augmentent le risque de TMS car ils ne permettent pas une récupération suffisante en l’absence de répit et de possibilité d’entraide.
Chez Orange, les conclusions des rapports de la médecine du travail sont particulièrement alarmantes. Elles alertent la direction quant aux risques psychosociaux liés à la surcharge de travail et à l’empilement des projets de réorganisation avec des environnements de travail sans cesse bouleversés et une perte de sens (changement de site et/ou de position de travail, de hiérarchie et/ou de collègues, de process et/ou consignes…).
Pour FOCom, la prévention primaire constitue une mission majeure. Une prévention insuffisante mène à un taux élevé de salariés victimes d’accidents du travail ou souffrant de maladies professionnelles. Cela pèse également sur les coûts financiers de l’entreprise et est en défaveur de l’attractivité employeur.
Concrètement, comment y remédier ?
Au regard des nouvelles organisations du travail, une analyse globale des causes racines, en traitant conjointement les TMS et les risques psychosociaux, devient indispensable. Pour cela encore faut-il allouer des moyens suffisants aux Services de Prévention et de Santé au Travail ainsi qu’à tous les acteurs concernés (managers, RH, préventeurs…).
Organiser régulièrement des conseils en ergonomie sur les lieux de travail, sans attendre les premiers signes de souffrance, contribuerait également à mieux prévenir les TMS. N’oublions pas les télétravailleurs qui nécessitent aussi une véritable analyse de leur environnement de travail. Or les visites à domicile sont quasiment inexistantes.
Il est entendable qu’une entreprise comme Orange connaisse des projets de transformations, mais ceux-ci ont un coût humain important qui doit être mis dans la balance coûts/avantages de toute décision. La performance commerciale ne saurait être la seule priorité et à FOCom nous militons pour que tout soit mis en œuvre afin d’assurer la santé et la sécurité des personnels en garantissant une amélioration continue des conditions de travail.