Vie au travail

Pas de flex-desk après la crise

Nous sommes alertés sur les conditions de  reprise,  par  exemple à TGI où les salariés de retour ne sont pas autorisés à retrouver leur position de travail, notamment à Rennes, Lannion et Belfort. La raison affichée localement est de « faire des économies de ménage ». Interpellée, la direction TGI n’a pas confirmé cette raison, préférant privilégier des motifs tels la gestion du risque d’isolement avec un taux de présence très faible, ou des motifs de sécurité en matière de sécurité dans la circulation des salariés. Toujours est-il qu’on peut y voir une intention volontaire d’habituer les salariés à ne pas avoir de poste attitré… Dans le même ordre d’idée, les réponses proposées dans le récent sondage sur le télétravail nous paraissent pour le moins orientées. Ainsi en est-il de la question « accepteriez-vous que votre espace de travail soit mis à disposition d’autres salarié(e)s » ou de la première priorité proposée concernant l’évolution des espaces de travail, qui est « des positions de travail individuelles partagées car moins occupées et une réallocation au profit d’espaces collectifs et de convivialité (espaces collaboratifs, modulables, cafétéria… ». Ça promet pour la future négociation Télétravail de septembre ! Le covid-19 a mis en évidence la nocivité des open space et du flex-office climatisés véritables pépinières à microbes et à virus. Et le confinement a également montré l’importance du lien social et les limites du télétravail. FOCom s’oppose résolument à toute dégradation des conditions de travail et entend que soient tirées les leçons de la pandémie.

Clim et ventilations : les recommandations du ministère

Dans le contexte du Covid-19, le Ministère de la Santé et du travail déconseillent l’utilisation des climatiseurs mobiles mais autorisent les ventilateurs dès lors que le bureau est occupé par une seule personne.

Selon le ministère de la Santé, en cas d’utilisation d’un dispositif d’appoint individuel (ventilateur, climatiseur…) en usage intérieur, les recommandations sont les suivantes :

  • veiller à ce que le renouvellement de l’air soir assuré régulièrement ;
  • stopper le ventilateur avant qu’une autre personne n’entre dans la pièce ;
  • dans les espaces collectifs de petit volume, clos ou incomplètement ouverts, l’utilisation de ventilateur à visée de brassage/rafraîchissement de l’air en cas d’absence de climatisation est contre-indiquée dès lors que plusieurs personnes sont présentes dans cet espace, même porteuses de masques.

Ces recommandations s’appliquent en cas de survenue d’une vague de chaleur.

D’autre part, FO rappelle que l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé des travailleurs de leurs établissements en y intégrant les conditions de température. Il peut prévoir un aménagement des horaires ou des cadences de travail, une surveillance des températures, l’organisation de pauses supplémentaires, la mise à disposition de ventilateurs, de boissons non alcoolisées…
Il doit, dans le document unique d’évaluation des risques, évaluer ceux liés aux ambiances thermiques et veiller à ce que la ventilation des locaux soit correcte afin d’éviter les élévations exagérées de température.

A noter aussi que si l’employeur ne prend pas de mesures contre les risques liés au froid ou à la chaleur ou prend des mesures insuffisantes, les salariés peuvent saisir l’inspecteur du travail ou le CSE, qui évalueront si les situations justifient ou non l’adoption de mesures.

28 avril – Santé et Sécurité au Travail : Indivisibles et Fondamentales


1Alors qu’une pandémie sans précédent touche l’ensemble de la planète, la journée internationale de la santé et sécurité au travail prend un caractère encore plus important en cette année 2020. La valeur du travail, et surtout la notion de l’humain face à une pandémie, n’a parfois pas pesé bien lourd dans la balance face aux tenants du maintien absolu de l’économie et de la capacité de production pour certains. Outre l’actualité, les indicateurs de santé et sécurité au travail dont nous disposons à ce jour en France sont plus que préoccupants.

État des lieux de la santé des travailleurs : un constat saisissant !

Le monde du travail évolue à grande vitesse. : flexibilité imposée due au numérique, cadences effrénées de production, instabilité de l’emploi et nouvelles formes de travail. On aurait tendance à croire que dans une société moderne et de plus en plus automatisée, beaucoup de tâches dites pénibles il y a encore 40 ans auraient disparu. Il n’en est rien… Dans les faits, il apparait de nouveaux risques, de nouvelles pathologies, qui font du travail un vecteur important de troubles liés à la santé.

3En France, 87% des maladies professionnelles sont causées par des troubles musculosquellettiques (TMS). Près de la moitié des TMS entrainent des séquelles lourdes avec des risques de désinsertion professionnelle. De même, le coût social estimé du stress au travail et des risques psychosociaux fait froid dans le dos : entre 1,9 et 3 milliards d’euros. Cette évaluation comprend les coûts directs (soins et perte de richesse liée à l’absentéisme) et les coûts indirects (turn-over, perte de main d’œuvre qualifiée). Ces données sont à mettre en corrélation avec une statistique alarmante : 62 % des victimes du 4travail ont été licenciées pour inaptitudes. Cette enquête menée en 2017 par la FNATH1 montre à quel point un accident de travail ou une maladie d’origine professionnelle conduit à l’exclusion du monde de l’entreprise.

6Une étude de 2014 initiée par la DARES2 démontre également que 40% des salariés exercent un travail dit « pénible ». Mais ce pourcentage est sous-estimé… En effet, 4 des 10 facteurs de pénibilité ont été supprimés en 2017 via les ordonnances Macron, privant ainsi des centaines de milliers de salariés d’un accès à une reconversion professionnelle ou à un départ anticipé à la retraite.

5Il est essentiel d’agir sur l’amélioration des conditions de travail et la qualité de vie au travail, notamment en sensibilisant tous les acteurs sur les questions de santé, de sécurité et de conciliation vie personnelle et vie professionnelle. Et pour cause, l’absentéisme est estimé à 108 milliards d’euros par an pour les entreprises françaises.7

L’action syndicale : primordiale au bénéfice de toutes et tous.

Des leviers d’actions, des revendications, nous en avons. Au travers de nos activités, la santé et la sécurisation des personnels restent une priorité fondamentale. Les travailleurs ne doivent pas être un bien de consommation mais une force humaine à préserver. La solution pour inverser la courbe ? De réels plans de formations et de préventions des risques.

Il ne se passe pas une journée sans que la question centrale des conditions de travail soit exposée. Celles-ci doivent être constamment améliorées pour faire preuve d’anticipation, de prévention, et ainsi ne pas figurer dans de sombres statistiques. Véritable droit à la déconnexion, prise en compte renforcée de la pénibilité, application des accords handicap et égalité professionnelle, moyens humains et financiers suffisant vers la santé/sécurité, l’assurance d’avoir un environnement de travail sain et sécurisé,… autant d’exigences martelées par notre organisation syndicales depuis de nombreuses années.

A ce titre, les militants FO Com engagés et élus dans les CHSCT3 et CSST4 ont un rôle moteur pour veiller au respect de l’intégrité physique et mentale des salariés. En alerte permanente et en première ligne face à la détresse des personnels, des modules de formation réguliers leurs sont destinés pour garantir leurs rôles d’expertise face à des situations de plus en plus complexes.

Pour conclure, nous ne pouvons que rappeler un fait historique survenu en 2019. 2Suite à l’obstination de FO Com sur l’affaire terrifiante et dramatique de France Télécom, le harcèlement moral institutionnel a été reconnu pour la première fois aux yeux de la justice. Ce procès a mis en évidence les pratiques managériales qui ont entraîné la souffrance de très nombreux collègues au point d’en faire basculer certains dans des actes désespérés. Constituée partie civile dans ce procès, FO Com a plaidé pour que soient établies les responsabilités des dirigeants de l’époque, comme de l’entreprise, dans la crise et ses conséquences dramatiques.

1 Fédération Nationale des Accidentés du Travail et des Handicapés
2 Direction de l’Animation de la Recherche et des Études Statistiques
3 Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail
4 Commission Santé Sécurité et Conditions de Travail

Gestion du Covid-19 dans nos entreprises :
FO martèle à nouveau ses revendications !

Plus que jamais confrontée à cette situation de crise sanitaire, FO Com rappelle qu’il est essentiel de mettre la santé et la sécurité au cœur des organisations de travail. Nous déplorons les attaques successives qui ont conduit à diminuer le rôle des CHSCT, des préventeurs, des médecins du travail, de toute la filière investie au quotidien auprès des salariés. Pour FO Com, la vie des personnels n’a pas de prix ! Et ce n’est pas quelque chose qu’il faut considérer à la légère, en espérant que les accidents ou autres maladies professionnelles ne soient que le résultat du coup du sort.

Des moyens humains et financiers peuvent être mis en place. Il faut juste une volonté politique !

Nous ne pouvons qu’accuser une fois de plus, la loi PACTE, la loi TRAVAIL et les ordonnances Macron de 2017, de restreindre législativement le champ de compétences des organisations syndicales. Les militants FO Com ancrés dans les CHSCT ont prouvé depuis des années leurs capacité à alerter de manière réactive, de proposer des mesures de prévention justes et adaptées, de garantir la sécurité de toutes et tous. Nous rappelons également qu’il est nécessaire de négocier des accords visant à inscrire les droits et les devoirs de chacun afin d’améliorer les conditions de travail, les modes d’organisation du travail, la conciliation vie privée/vie professionnelle, pour protéger la santé physique et mentale des agents.

La santé, on n’en a qu’une ! Garantir ce droit humain fondamental reste et restera notre priorité !

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L’open space va-t-il mourir du COVID-19 ?

Par définition, le regroupement de personnes dans un espace clos multiplie les risques de propagation des bactéries, virus et autres vecteurs d’infection. Une étude danoise de 2011 avait montré que les salariés qui se trouvaient dans des bureaux de plus de six personnes étaient absents pour maladie environ huit jours par an. Soit deux fois plus que les personnes disposant d’un bureau isolé.

Le Covid-19 signifie la fin de l’open space. Dans l’immédiat et, nous le souhaitons, définitivement. FOCom a toujours dénoncé le principe consistant, essentiellement pour réduire les coûts immobiliers, à entasser les personnels dans des espaces ouverts, souvent en flex office, au détriment de leurs conditions de travail et de leur santé. Pour le retour des salariés, les locaux vont être aménagés afin de respecter la distanciation sociale. Les bureaux seront plus espacés, voire séparés par des cloisons limitant les contacts. Parallèlement, sont prévus : roulement des équipes, décalage des prises et sorties de service, allongement des plages horaires, mais surtout recours massif au télétravail.

Pour Orange, nous avons bien entendu interpellé Stéphane Richard sur la nécessité de revoir la doctrine en matière immobilière. Et il a clairement admis que la pandémie remettait beaucoup de choses en cause y compris l’open space.

Les parents de jeunes enfants et les personnes vulnérables placés en chômage partiel ?

Lorsque le télétravail ne peut pas être mis en place, pour assurer la garde d’un enfant de moins de 16 ans ou un enfant en situation de handicap sans limite d’âge, l’un de deux parents peut être mis automatiquement en arrêt maladie indemnisé, sans jour de carence. Ce dispositif concerne également toutes les personnes vulnérables, donc susceptibles d’être plus gravement affectées par le Covid-19. Le 18 avril le gouvernement a annoncé, qu’à compter du 1er mai, les arrêts maladies seraient automatiquement transformés en activité partielle pour ces deux catégories de salariés.

Il y aurait environ 1.600 salariés en « ASA enfants » sur Orange France. Nous appuyant sur le fait que Stéphane Richard s’est engagé à ce que l’entreprise ne recourt pas au chômage partiel afin de préserver le pouvoir d’achat des salariés, nous avons, dès le 20 avril, écrit à la direction d’Orange pour demander comment elle comptait traiter cette question. Nous attendons toujours la réponse.