Le DRH a répondu ce 29 décembre à notre courrier du 22 octobre concernant les dysfonctionnements relatifs au télétravail. Il reconnaît que, pour la mise en œuvre du télétravail occasionnel élargi, les « orientations n’ont pas toujours été bien comprises et mises en œuvre dans les délais et selon le mode opératoire souhaités » et que les délais de traitement des demandes de télétravail régulier « n’a pas été entièrement satisfaisant, en particulier pour les demandes des primo accédants ». FOCom souligne qu’un des motifs de mécontentement des salariés est le refus quasi systématique de leur accorder 3 jours et le non respect des délais de réponse et de mise en œuvre, toutes choses prévues dans l’accord en cours. Concernant le matériel ergonomique, le DRH admet que « les pratiques ne sont pas toujours homogènes et nécessiteront d’être adaptées, ce sujet sera un des thèmes majeurs à partager dans le cadre de la future renégociation sur le télétravail en 2021 ». Quant au défraiement des télétravailleurs il confirme « le principe d’un défraiement de 15€ par mois de confinement pour tous les salariés en situation de télétravail généralisé ». Pour FOCom cette mesure est insuffisante : le défraiement doit couvrir toute la période de télétravail et concerner également les salariés qui télétravaillent moins de 5 jours. Que l’on soit confiné ou pas, le télétravail occasionne des frais qui doivent être pris en charge par l’entreprise. C’est la règle.
L’immobilier au service de l’humain
Orange vient d’annoncer la reconduction des baux de deux bâtiments d’Ile-de-France représentant plus de 50.000 m2, l’un situé à Arcueil pour 12 ans et l’autre à Montrouge pour 6 ans. Cette nouvelle ne peut que nous rassurer. Nous déplorons en revanche que la Direction ne tire pas les leçons de la crise sanitaire concernant les grands projets immobiliers et l’aménagement des locaux. En effet, à l’inverse d’autres sociétés qui repensent leurs espaces de travail, Orange maintient le flex-office et les open spaces. FOCom insiste pour que la Direction revoie les aménagements – macros et micro-zoning des surfaces – et qu’elle cesse, durant la pandémie, les réorganisations et les déménagements, ceux-ci générant un supplément de stress et d’incertitude. Orange doit tenir compte des préconisations des experts, confirmées par l’épidémie, et des aspirations des salariés à disposer d’espaces personnels.
Détresse psychologique : les jeunes, les femmes et les managers les plus touchés
La santé mentale des salariés n’a jamais été aussi basse depuis le début de la crise sanitaire et particulièrement depuis le deuxième confinement, les jeunes, les femmes et les managers étant les plus touchés par la détresse psychologique, selon un baromètre réalisé par Opinionway pour le cabinet Empreinte Humaine et présenté ce mercredi.
La détresse psychologique est un indicateur utilisé pour diagnostiquer les troubles mentaux. Elle regroupe des manifestations de désespoir, de nervosité, d’agitation et de dépression. Elle favorise les troubles anxieux et de l’addiction et peut engendrer des conséquences physiques comme les AVC ou l’hypertension.
Selon ce baromètre, la moitié des salariés sont en situation de détresse psychologique, dont 20% en détresse élevée, avec un risque important de développer un trouble mental sévère. 31% risquent la dépression.
« En perte de repère, vivant plus fortement l’effet du confinement, de l’insécurité économique et de l’isolement social », les moins de 29 ans sont les plus intensément touchés et affichent un taux de détresse psychologique de 70%.
Charge mentale, responsabilité familiale, culpabilité : la santé psychologique des femmes salariées se détériore substantiellement avec 58% de détresse psychologique. Elles sont 1,5 fois plus à risque que les hommes en termes de détresse psychologique élevée.
Les managers, qui « manquent de formation » sur ces questions, sont aussi fortement touchés avec 56% en détresse psychologique.
Les alertes mises en évidence dans ce baromètre doivent évidemment être prises au sérieux et des mesures de fond mises rapidement en œuvre.
Au niveau d’Orange, nous alertons à nouveau la direction sur la nécessité de ne pas en rajouter sur la crise sanitaire. Lever le pied sur ses réorganisations, déménagements et autres projets anxiogènes. Etre dans un dialogue social beaucoup plus attentionné et ouvert. Ne pas aller au bras de fer comme à PRO/PME. Entendre les inquiétudes des vendeurs en boutique. Traiter les « cas individuels » en manifestant confiance et bienveillance (comment comprendre que des demandes de télétravail jusqu’à présent acceptées soient maintenant refusées ?). Se rappeler que ce sont souvent les « petits » irritants qui empoisonnent notre vie quotidienne et les « petites » attentions qui illuminent nos journées.
Télétravail et accompagnement
La direction nous a informé que « comme suite aux annonces gouvernementales du 10 décembre, tous les salariés qui peuvent exercer leur activité à distance doivent continuer à télétravailler de manière permanente et ce, jusqu’au 31 janvier prochain inclus. Ces mesures pourront être adaptées pour tenir compte de l’évolution de la situation dans les prochaines semaines ». Élisabeth Borne, la ministre du Travail a d’ores et déjà annoncé que les règles sur le télétravail seront assouplies à partir du 7 janvier pour permettre aux salariés en télétravail à 100% de revenir sur site une journée par semaine « si la situation sanitaire le permet ». Les modalités étant à définir dans le cadre du dialogue social.
La direction d’Orange rappelle que managers, RH, médecins du travail sont à votre disposition et que le dispositif de soutien psychologique est toujours accessible par téléphone 24/7 au 0800 85 50 50.
Et bien sûr, pendant cette période difficile pour tous, vous pouvez compter sur les militants FOCom.