Selon l’institut de sondages américain Gallup, les structures valorisant le plus l’engagement de leurs collaborateurs tendent à booster non seulement leur productivité (+21 %), mais également leur satisfaction client (+10 %). Elles observent des taux d’absentéisme et d’accidents du travail plus faibles que ceux de leurs concurrents (-37 % et -48 %). Cela confirme l’intérêt de miser sur l’autonomie des collaborateurs pour renforcer la performance des organisations ce qui, à la réflexion, semble assez logique. A Orange, l’enquête triannuelle réalisée par Secafi « stress et conditions de travail » met en évidence une amélioration en la matière mais aussi des écarts considérables avec une autonomie très restreinte en AD, SCO, PRO-PME, UAT et DR-hM, y compris côté managers.
Enquête stress et conditions de travail
Les résultats de l’enquête triennale réalisée par Secafi montrent certes des évolutions positives notamment sur la fierté d’appartenance au groupe, l’autonomie dans le travail, les espaces de travail, le sens du travail, la formation professionnelle, les exigences émotionnelles au sein des services ou avec les clients ; mais aussi des points noirs qui persistent voire s’aggravent :
• la charge de travail augmente (considérée comme excessive dans les AE, PRO/PME, AD) pour plusieurs causes (notamment du fait de l’ampleur des départs en TPS/retraite, et du peu de recrutements : témoignages des salariés mais aussi des encadrants). FOCom se félicite de la signature de l’accord charge de travail qui va permettre des actions sur le sujet.
• l’intensité et la complexité du travail sont mises en cause : 46% sont contraints de faire des heures supplémentaires, 77% estiment que leur travail leur demande d’aller très vite, et 84% qu’il est de plus en plus exigeant.
• l’intrusion de plus en plus forte de l’activité professionnelle dans la vie privée (40% des répondants déclarent emporter du travail chez eux). Zoom : ça concerne 49% des salariés ayant des enfants à charge. Est-ce que ça touche davantage les femmes ?
• il y a aussi des craintes sur l’accélération des réorganisations et les changements de métiers qui y sont liés, la standardisation de nombreuses activités au détriment d’un haut niveau de compétences et de créativité, l’insatisfaction sur la rémunération (61% sont insatisfaits de leur rémunération, et l’insatisfaction est très forte dans la tranche d’âges 30-40), sur la reconnaissance au travail et sur les perspectives d’évolution, l’obsolescence du SI qui sont autant de points négatifs diagnostiqués par l’enquête. Nous notons que les AD, AE, PROPME, UI et SCO semblent être plus en difficulté que les autres activités.
FOCom a alerté l’entreprise à diverses occasions sur la situation particulièrement tendue dans les boutiques. L’étude confirme ce constat. Ces salariés sont davantage contraints aux heures supplémentaires, ils dénoncent une augmentation des exigences de leur travail, une quantité de travail excessive, un manque d’effectif (y compris noté par les managers), des objectifs inadaptés, des difficultés à appliquer les consignes, en parallèle de contrôles répétitifs et d’un manque de liberté ce qui crée un sentiment de manque d’autonomie. Monsieur Richard nous a dit avoir conscience de la situation dans les AD, il est urgent qu’il y ait des actes en termes de recrutements et de reconnaissance de ces populations.
Huit sujets sont pointés par des salariés ayant un niveau de stress très élevé : la situation face au client, l’instabilité de l’organisation, le rôle des managers intermédiaires (42% estiment manquer de personnel et 33% de leurs collaborateurs ne les trouvent pas suffisamment disponibles), la transparence en RH, les TPS et départs non remplacés, la vulnérabilité relationnelle (34% mentionnent des tensions dans leur équipe), le respect ou harcèlement et les blocages à la promotion (59% sont insatisfaits face à leur perspective de promotion).
Pour FOCom, cela doit aboutir à des préconisations et à des plans de prévention débouchant sur des actions concrètes.
Traçage de véhicules : Orange condamnée
Orange a été condamnée le 29 septembre par la cour d’appel de Paris à retirer les boîtiers électroniques sur environ 20.000 de ses véhicules. La cour estime disproportionnés le nombre, la qualité et la conservation (3 à 6 ans) des données collectées au regard des objectifs affichés par l’entreprise qui justifiait cette collecte pour des motifs de sécurité et de géolocalisation en cas de vol. La cour a également motivé sa décision par le fait que les salariés ne pouvaient désactiver les boîtiers en-dehors des heures de travail ou dans l’exercice d’un mandat syndical ou électif. Orange a trois mois pour se mettre en conformité sous astreinte de 2000€ par jour de retard.
Don de jours de congés : désormais c’est aussi pour s’occuper de nos conjoints !
La loi 2014-459 permet le don de jours de congés depuis mai 2014, mais il revient à chaque entreprise de définir les modalités d’organisation du dispositif. Suite à des discussions avec les organisations syndicales, Orange a rédigé la décision n°15 du 20/11/2014. Ainsi depuis le 1er janvier 2015, chaque salarié d’Orange a la possibilité de donner tous les ans jusqu’à cinq jours de CA ou JTL qui sont versés dans un fond de solidarité. Ces jours sont ensuite à disposition de salariés parents d’un enfant gravement malade, handicapé ou victime d’un accident, afin de leur donner du temps pour s’occuper de leur enfant.
Depuis le début, FOCom demande à l’entreprise d’être plus volontariste notamment en contribuant elle aussi à l’alimentation du fond de solidarité et en ouvrant ce dispositif aux salariés pour s’occuper de leur conjoint. Après 18 mois d’existence, le bilan est positif : 1076 salariés donateurs ont permis d’alimenter le fond de solidarité (solde au 31/08/2016 : 2600 jours), et 15 salariés ont pu bénéficier de plus de 400 jours pour s’occuper de leur enfant. A vu de ce bilan, Orange accepte d’élargir, pendant un an, l’utilisation de ce fond pour s’occuper des conjoints (dans la limite d’un mois).
FOCom est satisfaite de cette avancée, mais nous souhaitons que l’entreprise ne fixe pas de durée maximale. Nous demandons que les deux campagnes de communication d’appel aux dons prévues soient effectivement réalisées afin d’inciter les salariés à alimenter le fond pour donner la possibilité à nos collègues de s’occuper de leurs proches dans les meilleures conditions.
L’accord sur la transformation numérique enfin validé!
Après plusieurs mois de négociation et de multiples péripéties, le «premier accord portant sur l’application de la transformation numérique chez Orange » a été signé ce mardi. À FOCom, nous sommes fiers d’avoir contribué à la conclusion d’un tel accord. Notre colloque de juin 2015 « digitalisation du travail une maîtrise indispensable », visait à « obtenir un certain nombre de garanties afin que nos conditions de travail ne soient pas dégradées mais au contraire améliorées grâce aux outils digitaux ». Pour nous, Orange, en pointe dans le secteur du numérique, devait aussi être exemplaire et montrer la voie aux autres entreprises.
Cet accord détermine un certain nombre de grands principes et donne un premier cadrage pour protéger les salariés contre les risques liés aux nouvelles technologies. Il affirme que la dimension humaine doit être au cœur de la transformation numérique. Il réaffirme que le respect vie privé/vie professionnelle et l’égalité professionnelle doivent être assurés.
Concrètement, il garantit la protection des données personnelles des salariés et la possibilité de contrôler leur utilisation. Il garantit le droit à la déconnexion. Il s’engage à réduire la fracture numérique notamment en formant tous les salariés, en leur permettant de s’approprier les nouveaux outils à leur rythme et en les accompagnant dans leur usage.
Enfin, conscients que les transformations numériques sont très rapides, les parties signataires sont convenues que ce premier accord devra être complété et amendé au fur et à mesure de ces évolutions. Pour donner de la visibilité et permettre les échanges, un Conseil National des Transformations Numériques est créé. Il ne se substituera pas aux instances représentatives du personnel et nous y participerons activement.
Porteuse de ce projet de bout en bout,
FOCom sera attentive à la mise en œuvre des mesures contenues dans cet accord et aux améliorations qu’il y aura lieu d’y apporter.