La première commission de suivi s’est réunie le 25 avril. Plusieurs dispositifs visant à appliquer cet accord signé en septembre 2016 ont été mis en place par la direction : présentation dans les CODIR et dans des réunions d’équipe, kit de communication commun à trois accords (numérique, charge de travail et reconnaissance, compétences et qualifications), formation de la filière RH et des managers dans leurs rôles d’accompagnateurs de la transformation numérique, bilans individuels et collectifs des usages numériques, étude, par le Service Santé au Travail, sur l’état de santé et les pratiques de connexion des cadres, etc. Mais des difficultés apparaissent. Elles concernent notamment la mise en œuvre du droit à la déconnexion (en matière d’usages excessifs des outils numériques la direction privilégie la protection des salariés contre eux-mêmes et n’aborde pas les questions d’organisation et de charge de travail), les contraintes très fortes des RH qui doivent décliner dans le même temps plusieurs accords, l’appropriation de l’accord par les IRP de proximité (DP et CHSCT) que la direction sollicite peu en la matière.
RPS… enquête sans suites ?
Le rapport SECAFI sur l’enquête triennale nous a été présenté lors du CNSHSCT d’octobre 2016. A cette occasion, FOCom a interrogé l’entreprise sur les suites qui seraient données notamment en local : comment les CHSCT allaient s’approprier ces données ? De quel accompagnement et moyens bénéficieraient-ils ?
Après six mois, le constat est plus que mitigé:
– la majorité des présidents de CHSCT se contentent d’une information sur une séance qui ne donne lieu à aucun plan d’action,
– d’autres proposent une liste d’actions aléatoires, parmi lesquelles les élus de CHSCT doivent déterminer celles qu’ils retiendront,
– ailleurs un travail de fond est mené en commission Risques Psycho Sociaux,
– ou encore les élus CHSCT ont dû déposer un droit d’alerte pour être entendus comme à l’AD Limousin Poitou Charentes.
Nous rappelons que la finalité de cette enquête est d’aboutir sur un plan d’actions pluriannuel permettant de faire de la prévention sur les RPS. Pour FOCom, le bilan à date ne semble pas permettre une telle mise en œuvre. Nous demandons à la direction de bien vouloir mener des actions correctives au plus tôt.
Nouveau siège pour les services de direction
La Direction vient de dévoiler son ambition de se doter dès le premier trimestre 2020 d’un siège social à forte valeur représentative de sa position de grand groupe international, regroupant les salariés des sites d’Olivier de Serres, Jobbé Duval, Alleray et Orange Campus. Ce projet immobilier incarnerait une sorte de « maison Orange », déclinaison du volet « nouvelle expérience salarié » de la Promesse. C’est sans doute pourquoi il est dénommé « Bridge ». L’immeuble, situé à Issy-les-Moulineaux, totalisera 54000 m².
Nous découvrons en parallèle qu’Orange engage une réflexion participative sur le Nouvel Environnement de Travail Orange (NEO) afin de « mettre l’expérience salarié au cœur des projets immobiliers Groupe ».
Le rapprochement entre les deux projets est tentant. Habillés de la rhétorique identitaire d’employeur digital et humain, ils évoquent les nouveaux environnements de travail du type « Open-space dynamique » où plus aucun salarié n’a de position attitrée.
A FOCom, nous attendons de notre entreprise qu’elle ne sacrifie pas le confort et la santé de ses salariés pour optimiser les espaces de travail et réduire les coûts immobiliers. L’humain doit systématiquement primer sur le digital. Or toutes les études prouvent que les open space et les desk sharing dégradent les conditions de travail, altèrent la concentration et augmentent certaines pathologies.
Discrimination au travail : une inquiétante tendance confirmée
La publication du baromètre 2017 de la perception de la discrimination dans l’emploi, rendue publique par le Défenseur des droits et le bureau de l’Organisation Internationale du Travail, dresse ce constat sans équivoque : le marché du travail conserve la première marche du podium en matière de lieu de discrimination, loin devant les relations de voisinages, l’école et université, la recherche de logement ou les contrôles de police.
Un actif interrogé sur trois affirme avoir été victime d’une discrimination dans l’emploi dans les cinq dernières années, proportion toujours aussi importante, dix ans après le lancement du baromètre. Si les discriminations à l’embauche sont citées par 18,5 % des actifs, les discriminations au cours de carrière leur dament le pion, puisque dénoncées par 29 % des actifs ! Les femmes, déjà victimes de discriminations sur le plan de la rémunération, se révèlent particulièrement touchées, avec un taux global de 41 % contre 28 % pour les hommes et un taux supérieur à 50 % pour la tranche d’âge 18 à 34 ans et les mères de jeunes enfants. Les personnes handicapées n’échappent pas non plus à la poly discrimination. Les deux thématiques, handicap et discrimination, désormais regroupées en un seul bloc avec l’application de la loi Rebsamen, font actuellement l’objet de négociations au sein d’Orange. Soucieuse d’afficher une performance sociale de référence, l’entreprise se devra donc de proposer un accord ambitieux, concourant à l’amélioration de la qualité de vie et du respect des droits au travail, sous tous les prismes de diversité de sa population salariale.
FOCom, très engagée dans ce domaine, sera force de propositions dans son cahier de revendications.
A la recherche du sommeil perdu
Étudiant les facteurs et les situations qui influencent l’organisation du sommeil des Français, l’Institut national du sommeil et de la vigilance est à l’origine de la Journée du sommeil en France dont la 17ème édition a eu lieu le 17 mars. Il en ressort que lorsqu’ils ne respectent plus l’alternance vitale éveil/jour, sommeil/nuit, les rythmes et organisations de travail perturbent complètement notre sommeil avec un coût social et de santé considérable. Parmi les facteurs de troubles du sommeil, le travail sur écran est pointé : il induit une fatigue visuelle forte et la lumière des leds stimule la vigilance au même titre que le café. Le développement des écrans, d’internet et des réseaux sociaux mis au service de la performance, devenue un impératif socio-culturel, participe de la dérégulation de l’horloge biologique. Est également pointé le télétravail : une enquête, menée par l’Organisation internationale du travail et la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail, dans 15 pays industrialisés ou émergents, montre que 42 % de télétravailleurs en permanence à domicile et 42% des télétravailleurs très mobiles souffrent de problèmes de sommeil contre 29% pour ceux travaillant sur un lieu de travail. L’étude met en particulier l’accent sur un allongement et une intensification du travail par chevauchement des temps de travail et personnel.