Vie au travail

Formation : doucement avec le digital !

La présentation du plan de formation 2018 lors du dernier Comité Central de l’Unité Economique et Sociale, confirme la volonté d’une montée en puissance du digital. A l’horizon 2020, l’offre de formation serait composée de 70 % de digital : 50% de digital serait intégré au format présentiel dès l’an prochain et 20% de formations purement digitales seraient dispensés d’ici 2020 en e-learning, classes virtuelles, MOOC, COOC, SPOC, etc.
Conscients à FOCom que l’ère du digital est incontournable, il nous paraît cependant nécessaire de ne pas avancer à marche forcée.
Nous restons favorables à un dispositif de formation priorisant le mode présentiel. Dans un contexte de baisse des effectifs et alors qu’il est demandé aux salariés toujours plus de polyvalence, voire de « précellence », il importe de leur donner tous les moyens de monter en compétences dans les meilleures conditions.
Les nouvelles formes d’organisation et formation ne doivent pas être synonymes de pertes de repères, de stress et de risques psychosociaux. Et elles ne doivent laisser personne au bord du chemin.

Compliance ne doit pas rimer avec souffrance

De nombreux témoignages nous parviennent pour dénoncer une dégradation des conditions de travail dans les services de l’AGPRO. Ainsi par exemple : « Le plateau d’Annecy est en souffrance suite aux changements intervenus depuis le début de l’année (RCE, numéro unique, compliance…).
Nous en sommes à la 3ème alerte pour RPS et rien ne bouge au niveau de la Direction. Le service SOS clients de Mulhouse est aussi très impacté par la mise en place de compliance.
Les clients sont déjà en vrille quand ils arrivent dans le service et tout est devenu plus compliqué. Les dossiers s’empilent, les délais de traitement s’allongent désespérément impactant collègues et clients. De façon générale on manque cruellement de moyens humains dans les UI pour répondre à toutes les demandes qui s’accumulent. Il est URGENT que la Direction prenne les mesures pour régler ces problèmes. »

Le gouvernement veut faire l’économie de certaines pénibilités

La réforme du compte pénibilité a été annoncée, ce 8 juillet, par le chef du gouvernement, qui a précisé qu’elle était prévue pour entrer en vigueur en 2018. Il veut ainsi supprimer certains critères de pénibilité : la manutention de charges lourdes, les postures pénibles, les vibrations mécaniques et les risques chimiques.
Dans un article paru sur Libération.fr du 11 juillet intitulé « Pénibilité » le mot de trop pour l’Elysée, Grégoire Biseau rappelait que « pendant la campagne présidentielle, devant les représentants de la CPME, Emmanuel Macron avait déclaré : « Je n’aime pas le terme de pénibilité donc je le supprimerai. Car il induit que le travail est une douleur.» »  Or ce n’est pas en niant la pénibilité de certains travaux qu’on effacera sa réalité. Il notait ainsi que « des dizaines de milliers de Français souffrent au travail. Et ils sont même en forte progression : le volume de maladies professionnelles a augmenté de 4 % en moyenne par an entre 2005 et 2012, principalement à cause de la croissance régulière des troubles musculosquelettiques, due à l’intensification du travail répétitif […] Une souffrance qui cache une profonde inégalité entre les Français. Selon une étude de décembre 2016 de la Dares, la quasi-totalité des salariés du régime général victimes de maladie professionnelle sont des ouvriers (73 %) ou des employés (23 %). L’espérance de vie d’un ouvrier est toujours de six ans inférieure à celle d’un cadre. » Et le journaliste concluait très justement : « Alors avant de vouloir changer la réalité, l’homme politique a au moins la responsabilité de nommer correctement les choses. Le mot «pénible» avait cet immense mérite : celui de rendre hommage à cette France qui se lève, souvent très tôt le matin, la boule au ventre, le dos en vrac ou les articulations douloureuses. »

Mesures canicule : pensez au télétravail occasionnel

Il fait chaud !
Le code du travail ne prévoit pas de niveau de température au-delà de laquelle le plan canicule doit être déclenché ou le travail cesser. Néanmoins à partir de 30° dans les bureaux ou 28° sur les chantiers,  il y a risque et danger dès 33°. Les salariés ont alors un droit de retrait. Le code du travail prévoit que « l’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé des travailleurs par la mise en place d’une organisation et de moyens adaptés. » (article L4121-1 du code du travail).
Ces mesures et moyens sont :
– ventilation et aération des locaux de façon à maintenir un état de pureté de l’atmosphère et d’éviter les élévations exagérées de température, les odeurs désagréables et les condensations (article R4222-1 à R4222-3 du code du travail),
– mise à disposition d’eau fraîche potable et notamment de bouteilles d’eau gratuites et même des boissons non alcoolisées fraîches (articles R2225-2 à R2225-4 du code du travail).
A ces deux mesures obligatoires peuvent s’ajouter (sans obligation mais recommandé par l’INRS (institut national de recherche et de sécurité) le décalage ponctuel des horaires (arriver et repartir plus tôt), la limitation des cadences avec des plages de repos plus fréquentes etc.
A noter que la Direction d’Orange IDF propose, dans le cadre de l’alerte pic de pollution en Ile-de-France, de « limiter ou d’aménager nos déplacements ». Notamment « en utilisant les possibilités mises en place par l’entreprise : télétravail, adaptation horaires… ».
Que ce soit en Ile-de-France ou ailleurs, pour la pollution ou pour ménager votre santé, n’hésitez pas à utiliser votre droit au télétravail occasionnel.
Et en cas de difficultés n’hésitez pas à saisir les militants FOCom.

Nouvel environnement de travail : un sujet à part entière

Le projet pour un nouvel environnement de travail (NEO) vient d’être présenté au CCUES.
Annoncé comme une démarche participative, pas comme un projet, ce concept placerait l’expérience salarié au cœur des projets immobiliers Groupe et définirait l’«Orange touch» de l’environnement de travail digital de demain.
NEO nous apparaît comme la préfiguration d’une nouvelle conception et organisation du travail de type «Open Space desk sharing» (Espace de travail ouvert partagé), une révolution dans l’aménagement des espaces de travail ou plus aucun salarié n’a de position de travail attitrée.
Or, toutes les études réalisées à ce jour démontrent que ce type d’organisation dégrade les conditions de travail, altère la concentration et augmente certaines pathologies.
Pour FOCom, le confort et la santé de des salariés ne doivent pas être sacrifiés sur l’autel de l’optimisation des espaces de travail et la réduction des coûts immobiliers. L’humain doit primer sur le digital. Ce sujet vaut bien une négociation !