Suite à la réunion de l’ICCHSCT Bridge et la restitution de l’expertise Technologia du 15 avril dernier, l’ensemble des organisations syndicales ainsi que les élus de l’instance, se sont mobilisés contre le projet de Flex office imposé à l’occasion du projet immobilier Bridge. Le flex office ne concerne pas seulement les franciliens, à l’occasion d’autres grands projets immobiliers, la direction veut imposer cette conception de l’espace tertiaire de travail de manière unilatérale. Comme à Lyon DTSI où la contestation s’organise également contre cette organisation du travail qui a des conséquences sur les conditions de travail, le mode de management et génère selon les experts des risques socio-psychologique importants. FOCom soutient toutes les formes de résistance au flex.
L’enquête triennale sur le stress conforte nos alertes
Le Comité National de Prévention du Stress pilote les enquêtes triennales sur le stress mises en œuvre à la suite de la « crise sociale » résultant du Plan NEXT, dont l’objectif était le départ de 22 000 salariés. La filière RH était passée de 3 200 à 800 personnes. Les conflits éthiques étaient nombreux : la pression notamment à la vente était considérable avec des objectifs irréalisables, les managers devaient en priorité réduire leurs équipes. La situation a été redressée depuis et cela s’est traduit par le rétablissement de la fierté d’appartenir à l’entreprise. Néanmoins, l’enquête sur la période 2016-2019 réalisée par le cabinet Secafi confirme une dégradation des conditions de travail, particulièrement en AD, AE, PROM-PME et OBS. En AD, cela s’exprime par un niveau de stress bien supérieur au niveau moyen.
En cause :
– l’intensité et le temps de travail ainsi que la charge mentale. Particulièrement en AD où 44% des salariés déclarent avoir des objectifs inadaptés. Le manque d’autonomie du travail y est également pointé,
– le SI et de mauvaises définitions de procédures pour PRO-PME et AE,
– les projets Delivery et Compliance et la politique de sous-traitance,
– la dégradation de l’organisation du travail qui ne parvient toujours pas à maîtriser la complexité ni à gérer l’urgence, avec une accélération en 2019 en AE et PRO-PME,
– l’impossibilité de résoudre les difficultés en communiquant entre salariés et en coopérant entre services, due à Compliance : AE et PRO-PME sont les plus concernées.
Sont également pointés :
– l’insécurité socio-économique,
– l’inquiétude encore accrue face aux changements sur les conditions de travail, notamment par rapport à l’ancrage territorial et aux projets immobiliers avec OPEN Space et Flex office
– la conciliation vie privée-professionnelle dégradée avec le travail à la maison, pour 51% des salariés et 74% des managers (notamment les cadres en forfait jour et ceux qui encadrent plus de 50 personnes),
– la complexité du travail et de l’organisation, une majorité des salariés déclarant que le travail est souvent interrompu et très bousculé,
– le harcèlement (particulièrement dans les DR hors métropole),
– un ressenti négatif en 2019 de la reconstruction des « silos » pour répondre à l’ARCEP,
– des compétences manquantes avec les départs en TPS et un questionnement sur le pilotage de l’emploi.
A noter que 57% des salariés considèrent qu’ils ne sont pas assez nombreux pour le travail à effectuer… ce qui confirme notre exigence de création d’emplois bien plus ambitieuse, en remplaçant a minima tous les départs.
L’ancrage, drôle de poisson
Le 1er avril prochain sera mis en œuvre le projet “Ancrage Territorial”. Malheureusement ce n’est pas une blague. On pourrait penser qu’il s’agit pour l’Entreprise, comme sa dénomination veut le faire croire, de s’ancrer un peu plus au sein des territoires en rapprochant ses instances de direction des clients, des élus et des salariés. A l’inverse, le projet vise à fusionner des directions déjà gigantesques, comme par exemple, la région Auvergne-Rhône-Alpes qui va absorber la région Sud Est (l’ensemble devenant aussi vaste, en population, que la Belgique, sur un territoire trois fois plus grand). Pour aboutir au final à 5 mégas régions sur l’Hexagone. Les responsables chargés de présenter le dossier au CCUES se veulent rassurants en minimisant les conséquences pour le personnel : “seuls 1300 salariés, dont une centaine de postes en doublon, seraient impactés”. FOCom pense au contraire que ce projet “au cœur de la transformation d’Orange France” a pour vocation de pressurer encore plus les coûts et d’accélérer la transformation des modes d’organisation et de travail, sans égard pour les personnels et leurs conditions de travail.
Flex : de la parole aux actes
Lors de sa venue au CNSHSCT du 6 février, Stéphane Richard a apporté des réponses à un certain nombre de nos inquiétudes. Sur la question de l’excès de réorganisations et des projets mal menés, il a répondu : « Il faut veiller à l’accumulation excessive de certains projets et à ce que la saisine des IRP ne devienne trop compliquée ». Sur le flex desk de plus en plus imposé, il a déclaré : « Je ne suis pas pour le tout flex et je ferai passer ce message, pas de jusque boutisme ni de dogmatisme, il faut être attentif également aux propos et études des sociologues. Vous pouvez compter sur moi pour délivrer ces messages. Je suis convaincu que nous aurons un retour en arrière sur ces modes d’organisation. Soyons en anticipation mais ne calquons pas systématiquement sur ce qui existe et ce n’est pas forcément bon vous l’avez dit pour nos salariés à Orange ». FOCom attend que ces bonnes intentions se concrétisent sur le terrain.
Baromètre social : des alertes à prendre au sérieux
Une nouvelle fois la direction d’Orange peut s’enorgueillir que 88% des répondants se déclarent fiers de travailler chez Orange et 81% la recommandent comme une entreprise où il fait bon travailler. Fort bien !
En revanche, corroborant nos propres alertes, des attentes se sont exprimées concernant :
– la compréhension de la stratégie du Groupe,
– l’amélioration des processus et la fluidité de nos organisations,
– les modes de déploiement de nos projets structurants.
A FOCom nous pensons que la direction doit modifier radicalement sa façon de procéder dans un certain nombre de projets structurants qui impactent fortement nos modes de fonctionnement et notre cadre de travail.
Nous évoquerons pour exemples la façon dont “l’ancrage territorial” est imposé ou les projets immobiliers qui ne respectent ni les intérêts des salariés concernés ni les procédures de consultation.