La presse annonce que le Président de la République pourrait proposer Thierry Breton comme commissaire européen. Après le camouflet du rejet de Sylvie Goulard par le parlement de Strasbourg, Emmanuel Macron prendrait le risque, si cela se confirmait, de proposer à nouveau une personnalité éminemment discutable. Si la presse évoque les potentiels conflits d’intérêt, du fait de la position de Thierry Breton dans le monde économique, nous avons surtout en mémoire son passage à la tête de France Télécom au début des année 2000, après Michel Bon et avant Didier Lombard. Et son mandat fut loin d’être anodin. S’appuyant sur la nécessité de redresser les comptes de l’entreprise très endettée, il a mis en place un management d’une très grande brutalité, prolongé par son successeur, et qui est largement responsable de la crise sociale des années 20005-2010. Son parcours dans d’autres entreprises, après sa brève carrière gouvernementale, confirme malheureusement la nature de ses méthodes. Le procès des suicides à France Télécom, qui s’est tenu cet été et dont nous attendons le verdict en fin d’année, n’a pas permis de faire comparaître Thierry Breton car il n’était plus à la tête du Groupe durant la période examinée par la justice. Il n’en demeure pas moins que sa nomination à la commission européenne serait un mauvais signal quant aux intentions « sociales » du Président de la République.