Neuf ans après les premières plaintes faisant suite à la vague de suicides chez France Telecom entre 2006 et 2009 (due notamment à la mise en place d’un plan de restructuration et d’une politique de management pathogène), les juges d’instruction ont rendu le 12 juin leur ordonnance de renvoi (plus de 650 pages). Ils ordonnent un procès pour harcèlement moral contre l’entreprise et sept de ses dirigeants.
L’ancien patron de France Télécom Didier Lombard est renvoyé en correctionnelle, mis en cause pour une vaste politique visant à « déstabiliser les salariés » et « à créer un climat professionnel anxiogène » (« Incitations répétées au départ », mobilités « forcées », missions « dévalorisantes », « isolement », etc.). Louis-Pierre Wenes, ex-numéro 2, et Olivier Barberot, ex-responsable des ressources humaines, sont renvoyés pour « harcèlement moral » tandis que quatre cadres le sont pour « complicité » de ce délit. Les juges ont retenu à l’encontre de ces derniers leur participation comme « complices » à la politique du groupe, même en « l’absence de lien hiérarchique avec certains » des salariés.
On note toutefois que si les magistrats instructeurs ont retenu le harcèlement moral ou la complicité de harcèlement moral, ils n’ont pas retenu l’homicide involontaire. Toutes les Organisations Syndicales d’Orange se sont portées parties civiles.