Les Organisations syndicales ont négocié avec la Direction de l’entreprise deux avenants aux accords de gestion du budget social qui avaient été signés par toutes les organisations syndicales en 2004 et 2005. Ces avenants réaffirment une clause qui fonde la justice et la solidarité à Orange : à savoir la répartition du budget social1 dans les Comités d’Établissement au prorata des effectifs. Une répartition dans les CE en fonction de la masse salariale, telle que la veut la seule CGC, aurait pour conséquence que les CE où exercent majoritairement ceux qui ont les rémunérations plus élevées auraient de meilleures prestations aux dépens des autres. Cette volonté, ajoutée à la prétention de « récupérer » au niveau des CE les budgets gérés centralement, menace tout l’édifice social et, au-delà des activités sociales et culturelles, fragilise le tissu associatif, la restauration collective, les aides pécuniaires.
A FOCom, nous sommes très attachés à la préservation des associations historiques héritées des PTT. Parce que la maladie n’arrive pas qu’aux autres (APCLD : 684 k€ versés par Orange). Parce que l’on est heureux de pouvoir donner son sang quand survient une catastrophe ou un attentat (Don du Sang : 525 k€). Parce que le secourisme peut sauver des vies (UNASS : 830 k€). Parce que l’on est fier d’apporter aide et soutien aux parents d’enfant handicapé (AFEH : 839 k€), à des handicapés ou à des autistes au travers d’ateliers protégés ou de maisons spécialisées (AGEF de Nuits Saint Georges et de Brive : 500 k€) ou à des orphelins (Foyer de Cachan : 469 k€). Parce que l’alcoolisme est un fléau (Amitié : 465 k€). Parce que le logement est un casse-tête en particulier pour les jeunes… Par clientélisme, certains (les divisions SCE et OFS où la CGC est largement représentée) veulent récupérer, dans leur CE, l’argent confié en délégation de gestion à la Direction d’Orange pour faire vivre les 13 associations concernées. Si tous les CE exigeaient de récupérer l’argent destiné aux associations, ce serait la mort d’un tissu associatif dont l’utilité n’est pas à démontrer. Les subventions versées annuellement représentent moins de 30 € par salarié et par an. Est-ce trop consacrer à la solidarité ?
La restauration collective est, elle aussi, menacée dans les CE où la CGC exige de récupérer le budget délégué à l’entreprise qui assure ce service essentiel à la vie quotidienne de dizaines de milliers de salariés. Si la CGC veut le budget, elle n’est guère intéressée par la gestion et se contenterait bien de ne distribuer que des chèques-déjeuner, ce qui revient à tuer la restauration collective. On remarquera que celle-ci apporte convivialité et qualité, et que les chèques-déjeuner ne servent pas à grand-chose lorsqu’il n’y a pas de restaurants près du lieu de travail. Comme c’est le cas à Stadium (près du Stade de France où travaillent plus de 1 500 salariés), ce qui a amené la Direction d’Orange à remédier à l’incurie du CE de SCE qui a ainsi le beurre (le budget) et l’argent du beurre (ni la gestion du restaurant ni la responsabilité qui va avec) ! Mais cette situation ne pourra pas durer. D’ailleurs, à Orange France Siège où les élus CGC du CE ont eux aussi voté la reprise du budget restauration, la Direction a prévenu qu’elle ne ferait pas le travail à leur place.
Les élus CGC du CE d’OFS ont également voté, avec l’élu SUD, la récupération du budget des aides pécuniaires. Les aides pécuniaires ont toujours été gérées via un budget centralisé par des professionnels (assistantes sociales) condition d’un traitement déontologique et juste. Si le CE dirigé par la CGC récupère ce budget, sur quels critères seront accordées les aides ? Et puisque OFS fait partie des CE « riches », ses salariés recevront plus d’aides ! Une totale absurdité et une injustice flagrante. Pour FOCom, les aides pécuniaires doivent rester à la main des assistantes sociales d’Orange et le budget doit être géré centralement. Pour des raisons d’impartialité, de justice et de solidarité.
Pour sauver l’édifice social à Orange, pour assurer l’égalité et éviter les dérives clientélistes, FOCom prend ses responsabilités et a signé les avenants aux accords de 2004-2005 qui sécurisent une répartition juste et solidaire. FOCom défend ainsi les intérêts de tous les salariés.
1À Orange, le budget social global s’élève à 4,51 % de la masse salariale : 2,26 % sont affectés à la restauration et 2,25 % aux Activité Sociales et Culturelles. Contrairement à ce que prétend la CGC, sa guérilla contre la Direction et l’édifice social actuel n’aboutit pas à ce que les salariés aient plus d’ASC. Si les CE où ils sont majoritaires ont plus de budget, c’est aux dépens des autres. Avec la répartition en fonction de la masse salariale, des divisions ont jusqu’à 42 % de plus quand des DO ont 18 % en moins.