A compter du 1er septembre la plupart des personnes vulnérables et les personnes vivant auprès d’elles devront retourner sur site alors que le virus continue à circuler. Le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran l’a justifié ainsi : “Notre priorité reste la santé des travailleurs. Mais nous devons aussi nous préoccuper des risques de désinsertion professionnelle, après un arrêt d’activité très long de plusieurs mois. Les personnes vulnérables en raison de leur état de santé, qui étaient jusqu’ici en activité partielle, vont donc pouvoir reprendre leur activité professionnelle”, avant d’indiquer que ce retour au travail se fera “avec des gestes barrière renforcés, en particulier le port d’un masque chirurgical, qui devra être fourni par l’employeur”. On appréciera l’hypocrisie des propos et le cynisme de la décision qui fait prendre des risques majeurs à des salariés fragiles.
La direction d’Orange a emboîté le pas au gouvernement. Elle impose à ses salariés vulnérables, femmes enceintes, seniors, malades chroniques… et à ceux qui ont une personne fragile à la maison de revenir sur site au moins 3 jours par semaine.
FOCom exige, tant que dure la pandémie, que les salariés puissent rester en télétravail 5 jours sur 5 s’ils le souhaitent, a fortiori quand ils sont vulnérables.
Contrat groupe : enfin une issue au 1er janvier…
FOCom se bat depuis le début de la coexistence des statuts de fonctionnaires et de contractuels à Orange, contre les inégalités de traitement entre eux. Après de nombreuses années de lutte marquée par des pétitions, nous avons obtenu la mise en place de l’accord Groupe santé. Restait la prévoyance… FOCom n’a jamais cessé de revendiquer ce contrat Groupe, notamment en faisant signer une pétition qui a reçu de nombreuses signatures qui nous ont aidés à débloquer la situation de refus que nous opposait l’entreprise jusque-là. Orange interroge le marché des assureurs (mutualistes, organismes de prévoyance et assurances) les invitant à répondre pour la fin de l’été au cahier des charges établi conjointement avec les organisations syndicales représentatives dans l’entreprise. La négociation qui s’ensuivra devra permettre de poser les règles de subventionnement de la cotisation prévoyance (% de prise en charge par l’entreprise), ainsi que le « panier » de prestations embarquées dans le futur contrat, telles que la couverture des arrêts maladie, la gestion de l’incapacité/invalidité et du risque décès. Notre objectif est maintenant une mise en place le plus tôt possible, au plus tard le 1er janvier 2021. Nous vous tiendrons informés à chaque étape de cette négociation.
En attendant, passez un bel été…
Reconnaissance de la COVID-19 en maladie professionnelle
Dès le début de la crise sanitaire, FO a revendiqué la reconnaissance de la COVID-19 en maladie professionnelle au travers de l’inscription au tableau des maladies professionnelles. Le gouvernement y répond, mais très partiellement.
Un décret va en effet instaurer un tableau de maladie professionnelle. Mais, si celui-ci concerne tous les personnels ayant effectué des travaux dans le secteur de la santé (établissements hospitaliers et médico-sociaux) et pas uniquement le personnel soignant comme cela était prévu à l’origine, il ne s’appliquera pas à l’ensemble des salariés ayant continué de travailler en présentiel pendant le confinement.
FO continue de revendiquer un élargissement de la prise en charge dans le cadre de ce tableau à minima pour tous les secteurs qui ont été considérés comme essentiels durant la crise sanitaire, et pas seulement durant le confinement.
Télétravail : la direction doit appliquer l’accord et rendre justice aux télétravailleurs occasionnels Covid-19
FOCom interpelle ce jour la direction des ressources humaines au sujet du télétravail :
« Depuis la fin du confinement de nombreux salariés nous remontent des difficultés quant à l’organisation de leur travail et en particulier la non application de l’accord télétravail. Pour tous ceux qui continuent à télétravailler, il est indispensable de clarifier la situation.
- Soit ils sont considérés comme étant dans la continuité du télétravail occasionnel «Covid-19», et dans ce cas, ils doivent bénéficier des même règles supposées s’appliquer jusqu’à la fin du confinement, à savoir :
– une indemnité télétravail au prorata du nombre de jours télétravaillés : nous avions obtenu, au titre de l’accord télétravail, 30 € pour les deux mois de confinement. C’est, certes insuffisant, mais vous devez au moins les accorder pour la période actuelle et jusqu’à la fin du télétravail occasionnel « Covid-19 », au niveau de 30 € par tranche de deux mois,
– une indemnité repas de 5,55 € par jour,
– la prise en charge des frais et surcoûts,
– des conditions de travail au niveau prévu par l’accord télétravail. - Soit ils sont considérés comme télétravailleurs « réguliers » et c’est alors l’accord qui s’applique, avec les avenants et protocoles prévus.
Or il apparaît aujourd’hui qu’aucune de ces situations ne soit admise par la Direction et que les droits les plus élémentaires des télétravailleurs leur sont refusés. Ainsi, vous avez unilatéralement décidé de ne plus signer d’avenant ou de protocole de télétravail régulier.
C’est contraire à ce qui est prévu dans nos accords et par conséquent illégal.
C’est pourquoi nous vous demandons instamment :
– de clarifier la situation de chaque télétravailleur : soit régulier, avec avenant ou protocole, soit occasionnel « Covid-19 » avec, a minima, l’accompagnement mis en œuvre pendant le confinement ;
– de rouvrir, en application de l’accord, la possibilité d’exercer du télétravail régulier, avec avenant ou protocole, pour chaque télétravailleur ayant retrouvé une organisation du travail habituelle ;
– d’appliquer tous les points de l’accord télétravail et de prolonger, jusqu’à un retour total à la normale, ce qui a été acté pour les télétravailleurs pendant le confinement. »
Priorité à la santé et à la sécurité des salariés
Après avoir imposé le télétravail de manière massive à Orange, la direction avait annoncé il y a encore peu de temps que le télétravail resterait la norme jusqu’au 31 août, pour « protéger les salariés » et permettre un retour progressif sur site.
Aujourd’hui, la direction Orange France dit vouloir «accélérer» le retour sur sites et déclare que «le télétravail n’est plus la norme».
Si certains salariés souhaitent effectivement revenir sur leur lieu de travail (que ce soit pour renouer le lien social ou pour échapper à des conditions de travail dégradées), beaucoup de télétravailleurs préfèrent éviter de prendre des risques sanitaires, notamment dans les transports en commun.
Pour FOCom, le télétravail doit toujours rester la norme pour les salariés qui le souhaitent, au moins jusqu’au 31 août. Le choix final doit leur appartenir. Il faut laisser la possibilité aux salariés qui le veulent de faire une demande de télétravail régulier. Santé et sécurité doivent rester la priorité.