RSE/environnement

« Net Zéro Carbone en 2050 » pour Orange

C’est l’objectif affiché par la direction d’Orange. Un objectif très ambitieux alors que le digital produirait 4% des émissions de gaz à effet de serre, soit plus que le transport aérien qui en émet 2,8%. Les consommateurs contribuant pour 20% de la consommation globale énergétique, les datacenters 19%, les réseaux 16%, les ordinateurs (17%), les smartphones (11%) et la télévision (11%). Alors qu’on prévoit une explosion des usages et de la consommation de données, en particulier avec la 5G, l’implication des opérateurs télécoms dans l’effort vers la transition énergétique est primordiale. Pour FOCom, il s’agit d’aller au-delà du simple green washing (qui utilise l’argument écologique comme argument de vente) et d’intégrer des actions concrètes et efficaces dans la stratégie des entreprises au niveau mondial. Concernant Orange, nous attendons que le plan stratégique 2020-2050, qui va être dévoilé en décembre, décline l’ambition « Net Zéro Carbone en 2050 ». La « raison d’être » du Groupe doit cadrer cette ambition en affichant sa responsabilité environnementale au même titre que sa responsabilité sociale.
Ce sera un des thèmes abordés avec Yves Veyrier, secrétaire général de FO, le 5 novembre.

Invitation

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Raison d’être : Orange va-t-elle convaincre ses salariés ?

« La raison d’être consacrée par la loi Pacte peut devenir un accélérateur de confiance envers l’entreprise ou au contraire un catalyseur des déceptions » prévient Bernard Sananès, président du cabinet d’études et de conseil Elabe, qui s’exprime le 8 octobre dans les Échos.
Dans le climat de défiance que traverse la société française, la raison d’être a encore du chemin à parcourir avant de convaincre de son utilité, et de son impact concret. Près d’un Français sur deux estime que les entreprises ne vont rien changer à leur manière d’agir dans la société.
Ce contexte de défiance est également bien présent au sein de Orange. C’est ce que démontrent les résultats du baromètre salariés 2018 (sondage de la promesse Orange) qui pointent des indicateurs en forte baisse, notamment en France.  Les salariés ont exprimé une incompréhension de la stratégie d’Orange, et un doute sur les grandes orientations de l’entreprise, avec des pertes respectives de 6 et 5 points par rapport à 2017.
Plus les salariés sont confrontés à des conditions de travail éprouvantes (ce qui est le cas aujourd’hui dans de nombreux services), plus ils sont en difficulté par rapport à leur attachement à l’entreprise, et plus grande est la défiance vis-à-vis de la gouvernance.
Au moment où elle lance sa concertation salariés, Orange devra avoir en tête les conditions du succès de cette raison d’être : s’affranchir des silos internes, passer de l’intention à la concrétisation, convaincre les salariés, et bien sûr, donner des preuves.

Climat et numérique, quelles conséquences pour Orange ?

Parmi les nécessités affichées pour lutter contre le réchauffement climatique, la limitation de la production d’énergie carbonée figure en tête des actions à mener. Cette question est d’autant plus importante pour l’économie numérique que son développement rapide va engendrer une croissance importante la consommation électrique qui lui sera consacrée. Orange, qui est au cœur du numérique est évidemment en première ligne sur ce sujet et l’avenir de toutes les entreprises du secteur est conditionné à leur capacité à mettre en œuvre des techniques plus sobres voire, dans certains pays, à compenser leur consommation par le déploiement de production électrique décarbonée. C’est ce que le Groupe a commencé à faire et c’est une meilleure option que celle prise par certains acteurs qui préfèrent acheter des droits à polluer. Il faut toutefois accélérer car, outre les enjeux climatiques, dans un avenir proche, afficher une exemplarité sur ce sujet sera un facteur clé de compétitivité des entreprises à l’échelle internationale.

« Human inside » vraiment ?

Lors du CCUES de juillet, la Direction a présenté les orientations stratégiques du groupe : une croissance durable et responsable, une transformation vers le multi-services, un leadership vers les réseaux du futur, une philosophie « human inside », et ce dans un environnement qui connaîtra un niveau de rupture inédit : 5G, cybersécurité… Toutes ces tendances conduisent à repenser l’expérience client, développer des relais de croissance B2B comme B2C, réussir la transformation de nos métiers et de nos compétences tout en prenant en compte des sujets sociétaux comme le réchauffement climatique et l’exclusion. Alors que s’achève le procès de France Télécom des années Lombard, dont l’orientation était alors carrément « human outside »,  FOCom exige que « l’human Inside » ne soit pas une simple formule. Or il manque dans la présentation de la Direction des engagements en matière d’emplois et d’accompagnement des personnels… Nous estimons, quant ä nous, nécessaire de changer de modèle social, de ne plus considérer les salariés comme un coût à réduire à tout prix avec les conséquences intolérables que l’on connaît aujourd’hui.

La « raison d’être » d’Orange

Ce 21 mai, Stéphane Richard a créé le buzz à l’AG des actionnaires en annonçant “le lancement d’une réflexion sur la raison d’être d’Orange qui deviendra le fil rouge de notre futur plan stratégique à horizon 2025”. Adoptée en avril 2019, la loi Pacte, Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises, crée la possibilité pour celles-ci de définir quelle est leur responsabilité dans la société, au-delà de la recherche de bénéfices. Quel contenu Stéphane Richard entend-il donner à cet étrange “raison d’être” ? Mystère ! Peut-être, comme publié dans une tribune du Monde le 18 décembre 2018 avec 12 autres patrons, s’agit-il de lutter contre les exclusions, exclusions numériques pour Orange. Pour sa part FOCom se prend à espérer une inflexion radicale des orientations de la Direction davantage tournée vers l’humain, préoccupée des conditions de travail de ses personnels, de leur reconnaissance en termes de rémunération et de déroulement de carrière, bref levant le pied sur la réduction des coûts… quitte à diminuer le dividende versé aux actionnaires. Utopique ? Sans doute. Mais l’avenir se construit sur des utopies.