Selon la dernière enquête du service de statistiques du ministère de la Santé (Drees) publiée le 16 juillet, les trois quarts des retraités résidant en France devaient se contenter fin 2016 d’une pension totale inférieure à 2.000€ par mois, les femmes touchant en moyenne 1.099€ bruts contre 1.908€ pour les hommes.
Parmi les facteurs évoqués pour expliquer de telles disparités figure la durée des carrières. Ainsi, les femmes retraitées valident en moyenne 35 années contre 40,5 pour les hommes. La durée moyenne est de 37,6 et la durée médiane est de 41 années. Au total, seule la moitié des femmes bénéficient d’une carrière complète contre 80% des hommes.
L’autre raison est que les salaires féminins restent bien en deçà de ceux des hommes. Les postes de cadre sont moins occupés par des femmes et elles travaillent plus souvent dans des secteurs comme le commerce de détail ou les services, où les salaires demeurent relativement bas. Donc, même si les femmes avaient eu une carrière complète, l’écart avec les hommes serait tout de même de 29%, contre 42% actuellement.
Les reversions de pensions réduisent les disparités
La réversion des pensions de retraites aux femmes veuves a tendance à réduire les disparités, celles-ci étant surreprésentées dans la population veuve en raison notamment d’une plus grande espérance de vie. Les conditions de ressources nécessaires pour toucher cette réversion excluent plus souvent les hommes que les femmes. D’après les calculs de l’organisme de statistiques, l’écart entre les pensions versées par les hommes et celles des femmes seraient de 29% en prenant en compte ce paramètre.
Ces données justifient notre attachement au système actuel de réversion des pensions qui corrige partiellement les inégalités… Sans toutefois régler le problème de fond dont nous attendons qu’il soit enfin traité – ce que ne prévoit pas la « réforme des retraites » préparée par le gouvernement.