FOCom s’est déjà inquiétée du retard pris au niveau européen et français sur la 5G. Comme de nombreux experts du domaine, l’Idate, think tank européen spécialisé dans l’économie numérique, tire la sonnette d’alarme. Relevant que l’investissement par habitant dans les télécoms s’élève à 194 € aux États-Unis, contre 92 € en Europe, il calcule qu’il manquerait “50 milliards d’euros d’investissement par an dans l’Union européenne” pour que le Vieux Continent fasse jeu égal avec le pays de l’Oncle Sam.
Nous en avons maintes fois dénoncé la cause : contrairement à leurs homologues américains, les opérateurs européens soumis au dogme concurrentiel et à la politique consumériste des institutions en place, ont vu leurs revenus et donc leur capacité à investir diminuer fortement après des années de guerre des prix. En France, 6 ans après l’arrivée de Free Mobile et de ses offres à prix cassés, cet affrontement néfaste se poursuit entre Orange, SFR, Bouygues Telecom et Iliad… Avec l’aval d’une majorité parlementaire qui a rejeté, lors de la discussion de la loi PACTE le 28 septembre, deux amendements visant à interdire la vente à perte dans le domaine des services, et donc à stopper la pratique destructrice de certains opérateurs télécom qui bradent de l’ADSL à 5 ou même à 2€ par mois alors qu’ils louent la ligne support à plus de 9€.
Des pratiques et des décisions qui empêchent, mécaniquement, les opérateurs, déjà fortement engagés par leurs obligations dans la fibre et la 4G, d’investir comme il conviendrait dans les réseaux de demain.