Embauché en CDI chez Orange en 1998, après plus de 16 ans de militantisme, Jean-Marc Lis devient délégué syndical central et secrétaire général adjoint FO Com en juillet 2018.
Quel est ton parcours militant ?
Depuis 2005, je milite en Ile-de-France et dès la première année, j’ai été élu Délégué du Personnel (DP). Il n’y avait pas de représentation syndicale FOCom dans mon unité, j’ai œuvré pour que nous obtenions des élus CE et DP. Dans le même temps, je deviens délégué syndical FOCom de l’établissement principal et responsable syndical au CE de la Direction Orange IdF. En juin 2016, je suis élu secrétaire de ce même CE, à ce jour, j’en suis toujours le responsable. FOCom est la première organisation syndicale en Ile de France.
Je porte un intérêt particulier aux ASC (Activités Sociales et Culturelles). Elles sont importantes pour les salariés et leur famille. Avec le panier pour tous, que nous avons mis en place en Ile-de-France il y a quelques années, tout le budget leur revient, ils ont la possibilité de partir en vacances à des tarifs avantageux, de faire des sorties culturelles ou festives. Nous avons même privatisé le parc Astérix l’année dernière. En octobre 2016, nommé Délégué Syndical Central adjoint, je suis référent des régions DOM et Sud-Est. Le 1er juillet 2018, je prends la responsabilité du secteur Orange et deviens secrétaire général adjoint FOCom.
Quelles sont les négociations en cours chez Orange ?
Depuis avril 2018, les accords doivent être signés par les organisations syndicales représentant plus de 50 % des salariés ! C’est pourquoi il n’y a pas eu d’accord dédié aux négociations salariales (NAO : Négociation Annuelle Obligatoire) mais uniquement une décision unilatérale de l’employeur…Nous sommes en train de négocier la GPEC (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences) et nous réclamons des effectifs notamment pour remplacer les départs. L’accord sur le TPS (Temps Partiel Seniors) est très attendu également. Et la négociation sur la mise en place du Comité Social et Economique (CSE) va débuter avec des élections en novembre 2019. Cette dernière négociation a pour objectif de fusionner les instances CHSCT, CE, DP. Cela risque de faire baisser les moyens syndicaux (cette réforme est faite pour cela !) et donc, par ricochet, de pénaliser les salariés dont les représentants seront moins nombreux. Nous nous battons pour conserver des représentants de proximité en nombre pour garantir des relations sociales de qualité et éviter de connaître à nouveau les tensions qu’a connues l’entreprise lors de la crise sociale de 2009 avec sa vague de suicides.
Quelle est ta vision du syndicalisme ?
Je suis un militant de terrain, j’ai toujours gardé un pied sur le terrain et conservé le contact avec les collègues, je souhaite les accompagner car c’est leur quotidien et c’est ça qui m’intéresse. Ainsi, j’organise les réunions de l’équipe centrale sur les sites Orange d’Île-de-France afin d’assurer notre présence à cette occasion. Des visites en région sont planifiées régulièrement. Cela permet d’aller à la rencontre des salariés et des directions (DO et divisions).
Nous sommes dix dans l’équipe avec un référent par région et Division.
La Fédération doit aller à la rencontre des Délégués Syndicaux et de nos représentants du personnel : cela sera bénéfique aussi bien pour eux que pour nous !
Les trois caractéristiques du syndicalisme qui m’importent le plus sont la réactivité, la proximité et la formation qui permet de rappeler nos valeurs et notamment la solidarité.
Le syndicalisme a changé et il faut donc réinventer les moyens d’action des syndicats. Cela passe notamment par la communication et par la maîtrise des réseaux sociaux. Le rôle de la Fédération est d’uniformiser la présence de FOCom sur les réseaux sociaux, d’affiner les informations diffusées et d’accroître notre réactivité.