Les 18 et 19 décembre Orange a acheté 2.090.153 d’actions propres pour un montant de 29.883.866,63€. Selon le communiqué repris par la presse, cette acquisition est destinée à honorer le plan d’attribution gratuite d’actions «Orange Vision 2020» ainsi que le plan d’attribution d’actions de performance dans le cadre de la rémunération variable pluriannuelle des dirigeants et mandataires sociaux (Long Term Incentive Plan ou LTIP). Mis en place chaque année depuis 2015, le LTIP vise à permettre de rémunérer les dirigeants mandataires sociaux sur la performance observée sur le long terme par période de trois ans.
Cette année, le LTIP correspondant aux années 2015 à 2017, est versé non en numéraire mais sous forme d’actions de performance. Selon le compte-rendu de l’AG des actionnaires du 4 mai dernier, le résultat du LTIP étant de 83,33%, Stéphane Richard a eu droit à 300.000€ bruts, Gervais Pellissier 200.000€ bruts, Pierre Louette 166 667€ bruts et notre directeur financier Ramon Fernandez 160.000€ bruts.
Des montants censés récompenser des résultats auxquels les salariés de l’entreprise contribuent largement. Ils légitiment, s’il en était encore besoin, notre demande d’une prime immédiate de 4000€ pour tous.
A propos de la prime exceptionnelle de solidarité
La direction d’Orange vient de préciser les modalités de versement de la prime dite exceptionnelle de solidarité qu’elle a créée dans le cadre de la loi portant “mesures d’urgence économique et sociale”. Elle sera versée aux salariés de droit privé CDI, CDD, contrats de professionnalisation et d’apprentissage, fonctionnaires présents au 28 décembre 2018 sans condition de durée de présence effective dans l’entreprise ou de durée de travail, dont le salaire de base ou salaire global de base du mois de décembre 2018 est inférieur ou égal à 30.000€ brut annuels pour une activité à plein temps complet (salaire de décembre 2018 base temps plein x 12). Elle sera également versée aux personnes en suspension non rémunérée de contrat de travail ou de lien statutaire pour raisons d’absence liées à la santé ou de congé lié à la parentalité. Les stagiaires ne sont pas éligibles (cf. conventions de formation).
Son montant sera, comme annoncé dans la presse par Stéphane Richard, de 1000€ pour un salaire de base ou SGB inférieur ou égal à 25.000€ brut annuel et de 500€ pour un SGB supérieur à 25.000 et inférieur ou égal à 30.000€.
Les primes, les parts variables et autres éléments de rémunérations (heures sup, astreintes, sujétion, indemnité géographique ou familiale, sur-rémunération TPS,…) ne sont pas intégrés au salaire pris en compte. Pour les salariés en suspension de contrat pour des raisons liées à la parentalité ou à la santé : il s’agit du dernier salaire connu avant le départ. Ce salaire est ensuite comparé à 25 000 € ou 30 000 €, pour déterminer le montant de la prime attribuée.
Une activité à temps partiel ne réduit pas le montant de la prime.
La prime est payée le 28 décembre 2018, par versement, à part du salaire, sur le compte bancaire utilisé pour la paie, avec le libellé « Prime except solidarité Orange».
Si nous nous félicitons de ce coup de pouce apporté aux plus défavorisés dans le cadre des mesures d’urgence arrêtées par le gouvernement pour faire face à la crise sociale, ce geste n’épuise pour autant pas notre exigence d’une prime supplémentaire pour tout le personnel d’Orange.
4000€ pour tous
Ce montant n’est pas le fruit du hasard. Indépendamment du coup de pouce aux petites rémunérations décidé par Stéphane Richard dans la foulée de la crise sociale que connaît le pays, nous réaffirmons que la direction doit reconnaître tous les personnels d’Orange avec une prime de 4.000€. Cela équivaut à la rémunération brute moyenne mensuelle (salaires + primes) des personnels d’Orange.
Son coût pour l’entreprise (336 millions € + les prélèvements sociaux non exonérés) n’équivaut finalement qu’au dépassement de réduction des coûts (400 millions) réalisé sur le programme d’économie initialement fixé à 3 Mds entre 2015 et 2018. Or ce dépassement non prévu de 400 millions a été obtenu grâce au personnel et pèse essentiellement sur lui : réduction de la masse salariale, fonte des emplois, dégradation des conditions de travail, polyvalence, réorganisations, sur charge de travail, adaptation aux évolutions, changement d’activité et de métier, mobilité…
Et, pour mémoire, 336 millions c’est 18% des 1,862 Md de dividendes versés aux actionnaires.
Le « lâcher du lest » de Stéphane Richard : très insuffisant !!!
Après les déclarations de Stéphane Richard appelant à « lâcher du lest », les personnels attendaient une mesure significative de reconnaissance pour tous à la hauteur de leur implication dans les résultats de l’entreprise. FOCom lui a adressé, en début de semaine une lettre ouverte, reprenant notre vieille revendication d’une prime exceptionnelle 2018 conséquente pour tous et d’une négociation salariale satisfaisant les salariés qui ont, jour après jour, construisent Orange dans des conditions de plus en plus difficiles.
La mesure que vient d’annoncer Stéphane Richard est extrêmement décevante : une prime « de 1.000€ pour les salariés ayant moins de 25.000€ de salaire annuel brut et de 500€ pour les salariés touchant entre 25.000 et 30.000 de salaire annuel brut ». Seulement 20.000 salariés seraient concernés.
Les résultats d’Orange et les largesses dont bénéficient les actionnaires permettent autre chose. D’autant plus qu’Emmanuel Macron a annoncé que les primes exceptionnelles de fin d’année seraient exonérées de charges.
Notre PDG serait-il plus pingre que celui de Total dont les salariés français vont bénéficier d’une augmentation de 3,1% à laquelle s’ajoutera une prime exceptionnelle de 1.500€ ?
Nous vous appelons à signer notre pétition demandant une prime pour tous d’un montant minimum équivalent à la rémunération moyenne du personnel d’Orange, soit 4.000€.
Lettre ouverte : chiche monsieur Richard
À propos de la situation actuelle et de la « responsabilité » des entreprises, Stéphane Richard a indiqué : « Je crois qu’il va falloir qu’on entende la colère qui s’est manifestée, la frustration qu’elle exprime aussi, que ce soit à l’occasion peut-être de la fin de l’année ou des négociations salariales qui doivent se tenir », sous forme de coup de pouce sur la fin de l‘année, ou lors des négociations [salariales] au premier trimestre 2019.
Lire le tract : Lettre ouverte au PDG d’Orange