Le rapport « Transformation numérique et vie au travail » confié à Bruno Mettling vient d’être rendu public. À travers ses 36 préconisations il cherche, à juste titre, à poser des éléments diagnostics et à proposer des solutions face aux transformations dues au numérique.
Mais alors que certaines préconisations vont dans le bon sens, deux tendances complémentaires potentiellement dangereuses apparaissent clairement : l’individualisation de la relation sociale avec notamment la promotion de « l’entrepreneur de soi-même » et une logique d’inversion de la hiérarchie des normes au profit d’une régulation au niveau des entreprises.
Par exemple, concernant de nouveaux enjeux tels que « le droit à la déconnexion » qui avant même d’être défini est déjà accompagné d’un « devoir de déconnexion » reposant sur le salarié, le rapport préconise de les traiter au cas par cas, entreprise par entreprise. Or, on ne peut renvoyer sur l’entreprise au détriment des cadres nationaux, la responsabilité de préciser les droits et devoirs des salariés.
Enfin, alors même qu’il a été commandité par le ministre du Travail, ce rapport privilégie l’économique au détriment du social et du juridique qu’il tente à subordonner par exemple avec la notion ambigüe de charge de travail.
Pour FO, le numérique doit permettre d’améliorer les conditions de travail, créer des emplois, sécuriser les parcours professionnels et renforcer les droits collectifs des salariés.