La Commission Européenne a décidé, qu’à partir du 15 mai, les appels téléphoniques d’un pays de l’UE à un autre sont plafonnés à 19 centimes la minute et l’envoi d’un SMS à 6 centimes. Une décision qui va encore amputer les marges des opérateurs européens alors que leurs tarifs sont déjà très inférieurs à ceux pratiqués, par exemple, Outre-Atlantique. Cette politique tarifaire est la conséquence du dogme ultra-libéral qui, au nom de l’intérêt des consommateurs, pousse à une concurrence exacerbée et aux privatisations. Le comble du paradoxe c’est qu’au nom de la même obsession européenne pour la concurrence censée faire baisser les prix, la Commission de régulation de l’énergie impose une hausse de 5,9 % du prix de l’électricité « au plus tard le 1er juin 2019 ». Envolée qui pénalise gravement le pouvoir d’achat des ménages. En fait, pour assurer l’existence de fournisseurs privés concurrents d’EDF, les pouvoirs publics imposent une augmentation du tarif régulé supérieure à celle de ses coûts de production. De quoi torpiller l’actuel tarif bleu et pousser les consommateurs attachés au service public dans les bras du privé. Comme la concurrence « libre et non faussée » ne produit pas les résultats escomptés, le législateur entreprend de la fausser à l’avantage du secteur privé… Une situation que nous avons bien connue à France Télécom quand il fallait permettre à nos concurrents d’entrer sur le marché. Et que nous connaissons aujourd’hui sous une autre forme à Orange quand l’ARCEP nous impose des dégradations de nos services, en particulier dans le secteur entreprise.