Dans les années 2006 à 2010, France Télécom / Orange lançait les plans Next et Act avec pour objectif de supprimer 22 000 postes en 3 ans. Les méthodes dirigistes et autoritaires alors mises en œuvre dans toute la chaîne managériale, en dépit des nombreuses alertes émises par les Instances Représentatives du Personnel, ont malheureusement conduit plusieurs dizaines de salariés au geste ultime, irréversible, jusqu’à mettre fin à leurs jours. La responsabilité de l’entreprise vis-à-vis de ces drames a été portée au Tribunal, qui en 2019 a condamné en première instance l’ex-patron Didier LOMBARD ainsi que son adjoint Louis-Pierre WENES à 4 mois de prison ferme. Les faits de « harcèlement moral institutionnel » ont été reconnus et caractérisés, ce qui était inédit dans la jurisprudence des condamnations de dirigeants de grandes entreprises en France. Le 20 septembre 2022, la Cour d’Appel de Paris confirmait ce verdict, en adaptant simplement la peine à un an d’emprisonnement avec sursis, et 15 000 € d’amende.
Si l’entreprise n’avait pas fait appel au jugement en première instance, les deux ex-dirigeants ont pour leur part été au bout des recours disponibles dans le Droit Français. Le coup de sifflet final vient d’être donné ce mardi 21 janvier 2025 par la Cour de Cassation, qui a rejeté leur dernier recours. Ce verdict rend ainsi définitives les condamnations prononcées par la Cour d’Appel en 2022, qui devront être exécutées.
Le terme enfin conclu de cette procédure et de ses recours est pour FOCom une reconnaissance avérée et définitive des souffrances inadmissibles imposées aux salariés d’Orange pendant ces années noires, l’entreprise étant devenue à l’époque un symbole de la souffrance au travail.
Depuis cette tragique période, la Direction d’Orange s’est dotée de plusieurs dispositifs et procédures (Groupes Pluridisciplinaires de Prévention, Direction de la Qualité de Vie au Travail, lignes de soutien psychologique, référents Harcèlement Sexuel et Agissements Sexistes, …). Il n’en reste pas moins que l’empilement de nombreux projets de transformation, la politique immobilière du Groupe, la filialisation et l’off-shorisation massive d’activités (Orange Business, Orange Store, …), les Plans de Départs, les restrictions budgétaires, la radinerie lors des négociations salariales, … conduisent depuis plusieurs années de plus en plus de salariés à qualifier l’actuelle politique sociale d’Orange de « Lombardisation », en exprimant leur souffrance au travail dans les dernières enquêtes CNPS-Secafi, et via les Instances Représentatives du Personnel.
FOCom reste plus que jamais mobilisé pour que la politique sociale d’Orange ne se contente pas de procédures formelles, mais remette de l’humain et de la reconnaissance dans la gestion de son personnel. Notre Direction doit prendre toutes ses responsabilités, y compris pénales, car désormais, il n’est plus permis de dire « Nous ne savions pas »… PLUS JAMAIS CA !