Tous les opérateurs, Orange compris, sont aujourd’hui limités dans leur capacité de déploiement des réseaux par le manque de compétences disponibles pour réaliser les chantiers. Cette situation avait été identifiée il y a déjà de nombreuses années. Le comité stratégique de la filière numérique auquel FOCom a participé avait dressé ce constat dès 2012-2013. France Stratégie avait également mis en évidence la question et les solutions possibles en 2016 à travers un projet, où Focom était contributeur, intitulé « Vision Prospective Partagée des Emplois et des Compétences de la filière du numérique ». Il n’y a donc là rien de nouveau mais les mesures nécessaires n’ont jamais été prises par des gouvernements plus occupés à faire du consumérisme électoral que des politiques industrielles et tournées vers l’emploi. Dans le cadre du pacte productif mis en place par le gouvernement actuel, le groupe de travail sur le numérique présidé par le secrétaire d’état Cédric O et auquel FOCom participe également, a fait le même constat. Des mesures doivent être annoncées courant octobre et nous espérons qu’elles seront enfin sérieuses. En tout état de cause, ce sont des dizaines de milliers de postes nécessaires qui ne pourront pas être comblés à brève échéance. FOCom a proposé, à plusieurs reprises et depuis des années, à la direction d’Orange de créer une filière propre de formation et de recrutement dans les métiers techniques. Cela aurait été tout à fait possible et aurait pu régler en même temps le faible taux de féminisation de ces métiers. Nous n’avons pas été écoutés au motif qu’après le déploiement actuel des réseaux, l’entreprise ne saurait pas quoi faire de ces techniciens. N’y aura-t-il donc plus de rupture technologique et d’autres techniques à déployer ? Nous payons aujourd’hui cette vision court-termiste et malthusienne. Et si rien n’est fait pour redresser la barre, nous le paierons plus cher à l’avenir.