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Les Organisations Syndicales unanimes pour préserver nos droits, notamment à congés

Face à l’insistance de la direction à vouloir utiliser les ordonnances de la loi d’urgence pour imposer une batterie de mesures socialement régressives à l’occasion du confinement, les organisations syndicales unanimes ont fait la déclaration suivante lors de la 3ème séance de négociation portant sur les mesures d’accompagnement dans le cadre de la crise Covid-19 :

  • Les OS observent que l’ordonnance 2020-323 du 25 mars 2020  « portant mesures d’urgence en matière de congés payés, de durée du travail et de jours de repos » cible les entreprises qui auront à « faire face aux conséquences économiques, financières et sociales de la propagation du virus covd-19 ». Elles constatent que la solidité de la situation financière d’Orange à la fin 2019 et la structure de son CA, donnent incontestablement les moyens à l’entreprise de faire face à une situation épidémique de quelques semaines. C’est d’ailleurs également l’avis du PDG Stéphane Richard qui insiste ici et là sur la capacité d’Orange à faire face. Il rappelle dans les médias qu’il ne toucherait pas aux dividendes annoncés pour 2019, malgré l’insistance des OS pour ne pas distribuer de dividendes et de garder toutes les capacités de liquidités d’Orange. En dépit de nos demandes répétées de données tendant à démontrer lesdites « conséquences économiques, financières et sociales » sur Orange, la direction n’a pu que les annoncer de manière prophétique, en reconnaissant n’être pas en capacité de les fournir. Dès lors, il nous apparaît manifeste qu’une négociation sur les bases des ordonnances à Orange est tout à fait inappropriée.
  • De la même manière, le chômage partiel, auquel le PDG a annoncé ne pas vouloir recourir, ou la possibilité d’augmenter la durée du travail au sein d’une entreprise dont l’écrasante majorité de salarié-e-s a continué de travailler pendant cette période, ne sont pas des mesures adaptées au contexte de l’entreprise Orange.
  • Les OS comprennent que l’objectif de la direction semble être de disposer de la plus grande force au travail possible à la sortie du confinement, au moment du retour à une activité normale de l’entreprise, à une date pour l’instant inconnue. Pour ce faire, le moyen qu’elle choisit semble être de chercher à diminuer les stocks de congés et JTL des salariés d’Orange qui n’ont pas pu être pris à ce jour, justement à cause de la crise sanitaire liée au covid-19.
  • La direction semble ne pas avoir pris la mesure de ce que vivent et ressentent les salariés d’Orange pendant le confinement, de leur état d’épuisement physique, psychologique et du fait que des dizaines de milliers d’entre eux/elles continuent à travailler autant qu’avant la crise, voire parfois plus, dans des conditions souvent difficiles. Toucher aux congés et aux JTL des salariés à travers des mesures contraintes, autoritaires ou unilatérales, annoncées pendant le confinement, ajoutera le sentiment d’injustice à la détresse psychologique qui se développe. A la levée du confinement, les salarié-es auront besoin de souffler, s’aérer, se soigner, partir, prendre des vacances…, pas forcément de revenir au travail sans transition après le confinement, comme si, justement, ils rentraient de vacances. Ils auraient plus besoin de jours supplémentaires de repos ou de congés que de s’en voir prélever.
  • Les OS affirment leur opposition résolue à des congés ou JTL 2019 ou 2020 imposés par l’entreprise aux salariés pendant la période de confinement, autant qu’à des versements contraints dans un CET ou qu’à une usine à gaz de priorités de départs en congés qui vont opposer les salarié-es et tendre les relations avec les managers.
  • Les OS font confiance aux personnels et à l’intelligence collective pour s’investir dans la reprise d’activité. L’esprit de responsabilité, la solidarité et le sens du client ont toujours existé et toujours à l’œuvre dans cette période difficile.
  • La mobilisation des salarié-es peut se rechercher autrement qu’à travers des mesures négatives ou contraintes ou uniformes. L’entreprise a les moyens de proposer des mesures positives qui concilient l’équation des effectifs avec les besoins des salarié-e-s de manière apaisée, sans donner le sentiment de punir les salarié-e-s. Le personnel a besoin d’espoir pour sortir de cette situation anxiogène.

Des JTL et des congés :

  • Les OS proposent, face à la situation exceptionnelle que nous connaissons, dont la fin n’est pas connue à ce jour, des mesures exceptionnelles de souplesse sur les congés et JTL des millésimes 2019 et 2020 :
  • Les JTL 2019 qui pour des raisons de services n’auraient pas être pris seront recrédités et les possibilités de dépôt seront prolongés pendant 6 mois à partir de la date de fin du confinement ;
  • Afin d’éviter que tous les salariés posent en même temps leurs congés 2019 au sortir du confinement de peur qu’ils soient écrêtés au 1/06/2020 et de favoriser leur étalement, la date limite de prise des reliquats de congés 2019 sera portée à 6 mois à partir de la date de fin du confinement pour tous les salarié-es ;
  • Les congés ou JTL posés pendant la période de confinement pourront être annulés à la demande des salarié-es ou reportés à de nouvelles dates. Les congés posés pour une date postérieure à la reprise d’activités sont maintenus si les salarié-e-s le souhaitent, notamment pour éviter de les mettre en difficulté financièrement par rapport à des réservations effectuées de longue date. Si l’entreprise pour raison de service devait faire annuler des congés ou JTL déjà posés avant la période de confinement, elle portera la charge financière des frais d’annulation.
  • Les règles habituelles de pose, validation des congés et JTL s’appliquent. Les managers et les personnels savent gérer les priorités de départ et des tableaux de service en fonction des pics ou des creux d’activité
  • La distinction formelle entre salarié-es mobilisés par le PCA et les milliers d’autres salariés qui ont continué de travailler autant qu’avant la crise, sinon plus, ne nous paraît absolument pas pertinente, s’agissant des règles de priorité de départ en congés.
  • Pour assouplir les conditions de prise de congés, les possibilités de dépôt de jour de congés ou de JTL sur le CET sont élargies tout en conservant à minima 4 semaines de prise de congés et/ou de JTL sur l’année 2020, quel que soit le millésime.
  • La date limite de prise des JTL 2020 des salarié-s non-cadres et des cadres en régime COP sera alignée avec celle des cadres en régime CEA, c’est-à-dire au 31/03/2021

 Du maintien du pouvoir d’achat :
Les OS souscrivent totalement à l’annonce par Stéphane Richard du maintien du pouvoir d’achat sur l’année 2020.
Ce maintien du pouvoir d’achat doit se matérialiser par :

    • le maintien de 100 % des éléments de rémunérations
    • Le maintien des rémunérations variables sera basé sur la moyenne calculée sur les 12 derniers mois (du mars 2019 à février 2020) ou sur les 12 mois de l’année 2019 en fonction du calcul le plus favorable.

Les OS seront vigilantes sur les impacts financiers de l’intéressement et de la participation dans un contexte économique non prévisible.
Les mesures de reconnaissance du personnel seront abordées lors de la Négociation Annuelle Obligatoire sur les salaires 2020.
Nous réaffirmons le rôle des CSE et des CSSCT, dans le cadre légal et dans le cadre d’un dialogue social permanent, pour participer pleinement en amont aux plans de reprise d’activité à la sortie du confinement. Ils seront consultés sur toutes évolutions de l’organisation du travail.

CFDT F3C, CFE CGC Orange, CGT FAPT, FOCom, SUD PTT.

La direction n’a pas souhaité répondre à nos propositions et a préféré lever la séance,  renvoyant la négociation à jeudi 2 avril.

Coronavirus et congés… : 2ème séance de négociation

Lors de la séance de ce jour, la direction n’a plus parlé d’interdire les congés aux salariés qui ne sont pas en PCA pendant les 2 mois qui suivront le déconfinement. Mais d’ordres des départs en congés à la main de la direction, liés aux besoins de service et fonction de 3 priorités  : PCA en 1, TPS et contraintes familiales en 2.

Sur les 6 jours de CA que l’entreprise peut imposer de poser pendant le confinement s’il y a un accord et les 10 jours de JTL permis par l’ordonnance, l’entreprise n’imposerait de poser « que » 3 jours de CA plus 3 JTL.

Le droit à dons de jours solidaires pour venir en aide aux salariés dont un proche est malade passerait cette année de 5 à 10 sachant que les congés 2019 doivent être soldés le 31 mai. Pour le reste, encore beaucoup de flou.

En tout état de cause pour FOCom le coronavirus ne peut donner prétexte à rogner les droits des salariés déjà très sollicités pour accomplir leur travail dans des conditions souvent extrêmement compliquées. Une intersyndicale est prévue demain matin avant la 3ème et dernière séance prévue par la direction.

Télétravail, travail sur site et PCA

Nous sommes 50.000 à travailler actuellement chez nous en télétravail. Parfois dans des conditions difficiles avec les enfants, peu de place possiblement dédiée à une activité professionnelle, le poids de l’isolement et du confinement… En principe, l’entreprise a fait le nécessaire pour nous équiper et nous accompagner au quotidien.

FOCom et ses militants sont à vos côtés pour vous aider au quotidien.
De même, nous sommes extrêmement vigilants quant aux conditions dans lesquelles les collègues travaillant sur sites ou impliqués dans les Plans de Continuité d’Activité. Ces derniers assument des missions essentielles pour le pays et ses habitants en assurant la maintenance des réseaux et le fonctionnement des activités vitales.

FOCom est à l’écoute de tous les collègues quelle soit leur situation actuelle et transmet à la direction au fil de l’eau les interrogations et les problèmes rencontrés.

Jours solidaires : un dispositif méconnu et sous-utilisé

Le don de jours est un dispositif datant de 2014 qui permet à des salariés de verser,  dans un fonds commun ou à des bénéficiaires désignés, des congés annuels ou des JTL à hauteur de 5 jours par an. Il s’agit d’aider des collègues à accompagner l’un des proches malades, souvent à un enfant. Mais depuis 2018 ce peut être, à la demande de FOCom, pour aider le conjoint, des ascendants, des collatéraux jusqu’au quatrième degré et des personnes âgées ou handicapées en liens étroits et stables.

Le bilan de 2018 montre que ce beau dispositif de solidarité est sous-utilisé, vraisemblablement par manque de connaissance.
Côté donateurs, il n’y en a eu que 917 qui ont versé 2.391 jours.
Côté bénéficiaires même constat : seulement 67 salariés y ont eu recours avec 241 demandes et 2.107 jours de congés (à 80% pour accompagner un enfant malade).
Le fonds solidaire, excédentaire de 4.038 jours fin 2017, va garder un solde négatif alors que des collègues pourraient en bénéficier  pour accompagner un proche malade s’ils en connaissaient l’existence.

Faire connaître ce dispositif :

  • à tous ceux qui ne peuvent utiliser tous leurs CA et ou JTL afin d’éviter de les voir écrêtés (bon à rappeler dans le contexte actuel !). FOCom demande à la direction de populariser cette possibilité au lieu de n’évoquer que le transfert sur CET.
  • aux collègues qui pourraient en avoir besoin. FOCom demande à l’entreprise de proposer systématiquement, aux collègues touchés par la maladie d’un proche, cette solution (jusqu’à un mois calendaire ou 22 jours ouvrés) avant toute autre (temps partiel par exemple).