Le plan stratégique décennal nommé « Delivering for America » est entré en vigueur le 1er octobre. Rédigé par le ministre des Postes Louis DeJoy, il n’est rien de moins qu’un business plan destiné à entraver et discréditer l’USPS (United States Postal Service), ouvrant ainsi la voie à sa privatisation.
Le plan « détruira le service postal en temps opportun dont les gens dépendent pour les médicaments, le paiement des factures et les opérations commerciales dans les régions rurales de l’État », a déclaré le procureur général de Caroline du Nord, Josh Stein.
La première étape consiste à allonger le délai maximum de livraison du courrier de première classe de 3 à 5 jours. Cette mesure, ostensiblement mise en place pour réduire les coûts, sera accomplie en éliminant US Air Mail et en acheminant le courrier uniquement par camion. La disparition de la US Air Mail, créée en 1918, replacera les délais de livraison comme ils étaient il y a un siècle. Cette stratégie prévoit également la réduction des heures d’ouverture des bureaux de poste. De plus, le plan augmentera les prix pour le public.
Côté conditions d’emploi, un accord signé en 2010 a gelé les salaires pendant les deux premières années et a prévu des augmentations qui ont à peine suivi le rythme de l’inflation les années restantes. Il ne contenait aucune augmentation du coût de la vie pendant les deux premières années et les reportait au cours des troisième et quatrième années. De plus, l’accord a créé un deuxième niveau de travailleurs qui sont payés environ 10 % de moins que leurs collègues.
Il a également élargi la main-d’œuvre temporaire de l’USPS, qui bénéficie encore moins d’avantages que les employés à part entière.
Ce modèle ne vous rappelle-t-il pas quelque chose ?
Alors que les négociations se poursuivent, les États-Unis sont témoins de la plus grande vague de grèves depuis des décennies. Une partie de la population des États-Unis est surprise de voir que le service postal est tout à coup devenu un champ de bataille. Les travailleurs et travailleuses des postes savent cependant que leur travail se retrouve souvent au carrefour de la démocratie, de la sphère publique et de l’économie.