Selon Oxfam, entre 2009 et 2016, les bénéfices des entreprises des 40 plus grandes entreprises françaises, cotées en Bourse au CA40, ont bondi de 60 %, dépassant 93 Mds € en 2017. Les 2/3 de ces bénéfices ont été reversés aux actionnaires au détriment des investissements (27,3 %) et des salariés (5,3 %).
Les dividendes versés aux actionnaires ont quasiment doublé depuis les années 2000 tandis que les dirigeants ont fait le choix de tailler dans les investissements. Ainsi, en 2011, alors que les entreprises du CAC 40 enregistrent une baisse de 10 % de leurs bénéfices par rapport à 2010, elles augmentent le versement des dividendes de 15 % et rognent de 38 % leurs investissements.
Concernant la rémunération des dirigeants, en 2016, les PDG du CAC 40 ont gagné en moyenne 257 fois le SMIC et 119 fois plus que la moyenne de leurs salariés, alors que ce dernier écart était de 96 en 2009.
Comment relancer l’investissement et stopper cette aggravation des inégalités en France ? Le gouvernement pourrait, avec son “plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises”, interdire que la part des bénéfices reversée aux actionnaires dépasse celle destinée aux investissements et aux salariés… Une douce utopie ? Sans doute, au vu des options gouvernementales en cours et sachant que les entreprises dont l’Etat est actionnaire ont versé en moyenne 86 % pour les actionnaires contre 67 % pour les autres entreprises.