Depuis le 15 septembre les médecins peuvent pratiquer des actes de téléconsultation par vidéotransmission remboursables par l’Assurance-maladie, c’est-à-dire proposer à leurs patients des consultations à distance via une liaison vidéo sécurisée permettant de protéger les données médicales, confidentielles et sensibles par nature. Pour FO, si les techniques modernes sont les bienvenues dès lors qu’elles améliorent la prise en charge des malades, elles ne doivent pas être un palliatif aux « zones grises » (non couvertes par l’implantation médicale) et aux pénuries induites par des années de « numerus clausus » imposé dans les études médicales.
Concernant la santé au travail, la prudence est particulièrement justifiée. Il est rappelé que la téléconsultation relève de la décision de chaque médecin qui juge de l’opportunité de l’utilisation de cette technique, assortie du consentement du salarié. L’entreprise n’a pas vocation à interférer dans le choix de son utilisation. En particulier, la téléconsultation ne peut devenir un modèle imposé d’organisation des visites médicales ou un moyen de diminuer le nombre des médecins du travail.
Au CNHSCT d’Orange des 11 et 12 avril, le médecin coordonnateur qui a présenté la mise en œuvre de la télémédecine à Orange a rappelé qu’elle « n’a pas vocation à se substituer de façon systématique à la visite en présentiel qui doit rester le mode d’exercice à privilégier ». FOCom ne peut que souscrire : la médecine du travail doit rester le plus proche possible des salariés pour assurer un vrai moment d’échange et de partage. Elle ne saurait pallier la pénurie de médecins du travail et compenser l’accroissement des périmètres imposé par la Direction. Étant donné le climat social actuel au sein de l’entreprise, le médecin du travail ne peut, a fortiori, devenir un médecin virtuel !