Dans le communiqué diffusé par Matignon pour justifier le report de l’examen en Conseil des ministres du projet de loi sur le Travail du 9 au 24 mars, le texte est désormais nommé « avant-projet de loi sur les nouvelles protections pour les entreprises et les salariés ». Jusqu’à présent, le vocable utilisé par le gouvernement était « projet de loi visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs », appelé dans le langage courant « la loi Travail ». La référence aux « nouvelles libertés » apparaissait sans doute comme une provocation alors qu’il s’agit ni plus ni moins que de remplacer le droit du travail par le travail sans droits.
Il faudrait que le gouvernement entende que l’opposition à son projet de loi ne vient pas d’un désaccord sémantique. La question n’est ni de changer le nom, ni de l’amender. Les centaines de milliers de jeunes et de salariés qui ont manifesté le 9 mars, les 1 240 000 signataires de la pétition en ligne l’expriment clairement : nous voulons son retrait pur et simple.