Après le burn out (l’excès de travail qui nous brûle) et le bore out (le travail où l’on s’ennuie) voici le brown out. Signifiant littéralement baisse de courant, il qualifie un sentiment de démission intérieure, d’inutilité vis-à-vis d’un travail rongé de tâches aussi chronophages que dénués de sens. Le salaire, qui peut être élevé, n’est pas en cause. La cause se trouve dans l’inadéquation de ce qu »on est amené à faire avec ses propres valeurs. On a une impression d’aliénation face à des pratiques auxquelles on n’adhère pas et de participer à un système pervers. Les anglo-saxons appellent ces boulots des « bullshit jobs » (boulots de merde). La seule vraie nouveauté de ces phénomènes c’est qu’on leur octroie des noms. Ils sont sans doute aussi vieux que le travail industriel lui-même… La crise ne faisant qu’accentuer la dégradation de la situation et qu’ajouter un motif supplémentaire de s’organiser pour y résister.