Alors que la libéralisation du marché du travail allemand est citée comme un modèle à suivre, il apparaît qu’elle entraîne un développement spectaculaire de la précarité et de la pauvreté. Fin juillet, une fois les « dispositifs d’activation » (formations, coaching, mini jobs, etc.) sortis des statistiques, le taux de chômage officiel était de 5,7%… au prix de 85% d’embauches en contrats précaires dépourvus des protections réservées aux CDI. Outre les mini jobs à 400 € par mois, le CDD sans limite de temps et exonéré de charges a ainsi été créé. Les aides sociales ont été fusionnées avec les indemnités de chômage longue durée en une allocation forfaitaire unique (409€ par mois pour une personne seule). Les chômeurs sont amenés à effectuer des jobs à 1 € de l’heure pour justifier de leur allocation ou à accepter tous les emplois sous-payés, sans sécurité sociale ni droits à la retraite. Aujourd’hui seuls 29 millions de salariés sur 42 millions disposent de la sécurité sociale. On compte 14 millions de pauvres (touchant moins de 979€ par mois) et de nombreux retraités sont contraints de recourir à de petits boulots pour survivre. Après le fiasco avéré des potions libérales notamment imposées à la Grèce, à l’Italie et à l’Espagne, la dérégulation du marché du travail à l’allemande n’est certes pas la voie à suivre.