L’étude annuelle réalisée par le Cabinet Arthur D. Little et publiée par la Fédération Française des Télécoms sur l’économie du secteur confirme nos analyses et nos craintes. Le secteur du numérique continue à souffrir en Europe et, plus encore, en France. La faute incombe à la persistance d’une politique mortifère visant particulièrement l’opérateur historique. FOCom alerte une nouvelle fois les pouvoirs publics sur cette situation porteuse de risques pour l’économie du secteur et pour le développement du numérique dans le pays. Et au-delà du sort des entreprises et de l’écosystème, pour l’avenir des personnels et de leurs conditions de travail.
En France, les opérateurs télécoms demeurent les acteurs centraux de le paysage numérique, réalisant 51 % des 77 milliards d’euros de revenus, 74 % des 157 000 emplois directs, 82 % des 10 milliards d’investissement et 83 % des 4 milliards d’impôts et taxes. Le secteur porte les plus forts investissements dans les infrastructures avec 8,6 milliards par an en moyenne, ce qui lui confère un poids économique considérable, bien mal reconnu et « récompensé » puisque les pouvoirs publics persistent à le considérer comme une « vache à lait » !
À FO Com, nous dénonçons cette situation depuis des années. Nous déplorons en particulier que nos concurrents, les multinationales Internet (Google, Amazon, Facebook, Microsoft et Yahoo), continuent à réaliser sur notre territoire de confortables revenus sans investir, sans créer d’emplois et sans payer d’impôts en proportion. Malgré les déclarations d’intention du gouvernement, les impôts des GAFAM diminuent passant de 0,5 % de leurs revenus en 2013 à 0,3 % en 2018.
La raison de cette situation tient dans la politique menée par les responsables européens néo-libéraux, malheureusement amplement relayée en France. Depuis 10 ans, les prix des services télécoms ne cessent de baisser. C’est la conséquence d’une politique axée sur l’hyperconcurrence et le consumérisme.
De plus, les télécoms – opérateurs historiques en tête – sont systématiquement l’objet d’attaques venant des instances européennes et nationales comme du régulateur l’ARCEP : amendes pour « concurrence déloyale », mesures politiques, fiscales, réglementaires et tarifaires défavorables…
Pour FOCom, ce secteur ne peut prospérer qu’avec la mise en œuvre d’une véritable politique publique organisée autour d’Orange et reposant sur une réelle ambition industrielle visant à développer l’emploi et l’investisse-ment et non sur une hyperconcurrence destructrice qui favorise les aventuriers de la finance, les multinationales de l’Internet et les opportunistes de toutes sortes.