Les investisseurs contents. Maintenant il faut contenter les salariés !

Stéphane Richard a exposé le 12 décembre aux OS l’état des lieux à mi-parcours du plan Essentiels 2020 ainsi que les objectifs réajustés du Groupe pour les prochaines années. Il a commenté le document qu’il avait présenté aux investisseurs le 7 décembre à Londres. Selon le compte-rendu officiel de la Direction, les investisseurs et analystes avaient été conquis par « la clarté des messages qui ont dissipé leurs inquiétudes  concernant nos Capex, notre position sur les RIP, notre activité Wholesale, notre politique de M&A et nos coûts ».
Nous ne pouvons que nous féliciter que le marché reconnaisse la pertinence du modèle économique développé par Orange, les efforts réalisés et la pertinence des choix en termes d’investissement sur les réseaux, les nouvelles technologies et services, la diversification de nos activités, la conquête de nouveaux territoires et l’anticipation (digitalisation et Intelligence Artificielle…). Nous serons moins enthousiastes sur le volet social et humain du bilan et attendons des éclaircissements sur les perspectives. De combien de recrutements disposerons-nous pour faire face aux enjeux ? Quel sera la courbe des effectifs ? Quelles mesures seront adoptées pour accompagner les changements, prévisibles mais jusqu’à présent non maîtrisés, en termes de métiers, d’organisation et d’activités ? Nous nous inquiétons de l’accentuation de la pression sur les coûts qui, certes, satisfait les actionnaires mais se traduit par une dégradation des conditions de travail. A mi-parcours du plan Essentiels 2020, le groupe a dépassé son objectif de 3 milliards d’économie brute souhaitée sur la période 2015-2018. Il prévoit désormais d’économiser 1 milliard brut supplémentaire sur ses coûts en 2019-2020, en utilisant « les leviers de la digitalisation, de la simplification et de la mutualisation ». Leviers déjà mis en œuvre dans le cadre des fusions des UI, et sur lesquels FOCom émet de vives réserves. L’accompagnement du changement nécessite des moyens que ce soit en formation adaptée et de qualité ou en reconnaissance. Cela aussi doit être budgété dans la transparence. Seule réponse tangible et satisfaisante – à ce stade – à nos desiderata : le TPS va être maintenu. Et la partie n’est pas finie : la négociation salariale va bientôt commencer…