Liberté, égalité dans le parcours professionnel aussi !
Dans son rapport publié au premier semestre 2020, le Défenseur des droits pointe, pour la troisième année consécutive, le handicap comme première cause de discrimination en France ; avec un taux de chômage des personnes en situation de handicap de 19 % (soit le double du taux de chômage de la moyenne nationale), les discriminations liées au handicap se produisent dans un tiers des cas dans le domaine de l’emploi, qu’il soit public ou privé. A l’occasion de la semaine européenne pour l’emploi des personnes en situation de handicap du 16 au 22 novembre, FO rappelle que tout salarié doit avoir le choix d’évoluer dans son activité, se réorienter, se former, changer de lieu de travail, de lieu d’habitation… Un choix pour TOUS, que l’on une ait une RQTH (Reconnaissance de Qualité Travailleur Handicapé) ou non, aidant ou non.
L’accord handicap à Orange : où en sommes-nous ?
L’ouverture de la négociation et la finalisation de l’accord devait se réaliser au premier trimestre. En raison de la crise sanitaire, la négociation a été suspendue pendant tout le premier semestre. Elle a repris en septembre avec pour objectif d’aboutir à un accord d’ici la fin de cette année. Nous nous attendions à ce qu’Orange soit en phase à ses principes d’entreprise socialement responsable, réaffirmés dans son plan stratégique Engage 2025. Concrètement nous espérions de sa part une attitude volontariste et des objectifs ambitieux, notamment chiffrés en termes de recru-tements de salariés en situation de handicap.
La direction a refusé de se donner des objectifs clairs, chiffrés et en phase avec ses engagements affi-chés dans l’entreprise et à l’extérieur. Elle est restée arc-boutée sur sa volonté de faire des économies pré-textant de la crise sanitaire alors que les résultats de l’entreprise sont bons. Elle se satisfait des résultats passés qu’elle estime suffisants. En fin de négociation, et comme indiqué dans le courrier de l’ensemble des OS représentatives envoyé le 16 novembre à Stéphane Richard, elle se contentait d’annoncer comme objectif 80 recrutements de personnes en situation de handicap versus 150 pour l’ac-cord précédent. Elle abandonne le chiffrage du budget destiné à l’insertion et au maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap. Enfin la direction propose la fin du dispositif de TPSH au 31 décembre 2022 alors que l’accord couvre la période 2021 - 2023 et surtout que cette proposition est en contradiction avec l’annonce faite par le DRH Gervais Pellissier, lors de la multilatérale sur l’emploi du 10 novembre en présence de Stéphane Richard, de reconduire le TPSH sur 3 ans.
À ce jour, la négociation est suspendue. Nous attendons des réponses concrètes et satisfaisantes de la direction.
FOCom revendique :
- des engagements de recrutements au moins équivalents à ceux de l’ancien accord, soit 150 CDI et 360 alternants en 3 ans,
- la réactivation du TPSH-5 et des formules existantes de l’ancien accord et ce sur toute la période du nouvel accord soit de 2021 à 2023,
- une politique incitative afin que l’accord soit appliqué partout sur tout le territoire, ce qui n’est pas le cas actuellement,
- une revalorisation des montants minimums de rémunération lors du TPS à savoir 2.436 € brut mensuels correspondant à l’indice terminal II.1,
- l’étalement de l’indemnité de départ sur toute la période du TPSH et non pas en une seule fois à la fin de celui-ci,
- un budget chiffré d’insertion et de maintien dans l’emploi en hausse,
- des moyens en ETP pour les correspondants handicap au niveau local et national pour exécuter correctement leur mission,
- la généralisation de la remise de la médaille du travail, si le salarié le souhaite, en y associant une prime équivalente à un mois de salaire (prime exempte de charges sociales pour l’entreprise),
- la mise en place de formations spécifiques avec une impulsion et un suivi par les responsables formation et les correspondants handicap,
- le traitement de la discrimination dans un accord spécifique. En effet, ce sujet dépasse le seul cadre de la question du handicap,
- la création de commissions locales de suivi de l’accord,
- enfin, la création d’un push mail envoyé tous les 6 mois par l’entreprise pour rappeler les différentes mesures existantes, l’ouverture du dialogue sur ces sujets lors des EI et une meilleure visibilité de Handicapaction dès la page d’accueil d’Anoo.
FOCom cherche à aboutir à un accord ambitieux sur le sujet du handicap, qui soit digne d’une entreprise comme Orange.