Le plan stratégique « Engage 2025 » a prévu de consacrer 1,5 Md € à la formation d’ici 2025.
L’objectif est de répondre à la digitalisation qui est en train de bouleverser l’entreprise à un rythme jamais vu jusqu’à présent, de renforcer son expertise en doublant en cinq ans le nombre de ses experts en technologies (le groupe en veut 20.000) et d’accompagner les salariés dans la perspective d’évoluer : « Ils doivent intégrer les usages des technologies qui sont au cœur de la data, de l’IA ou de la cybersécurité, et développer leurs compétences humaines, sociales relationnelles, adaptatives », précise la DRH.
On demande donc aux salariés un colossal effort de « mise à niveau » sachant que les deux tiers d’entre eux vont voir leur métier profondément transformé. Mais l’entreprise dite « apprenante » attend également de son personnel une véritable révolution dans les modes d’apprentissage. Ainsi la direction prévoit que le présentiel qui représentait 97% des formations en 2015 n’en représentera plus que 50% en 2025. Le digital occupera 30% d’entre elles et les nouvelles approches immersives 20%. Parmi ces dernières, figure « la formation en situation de travail (FEST) qui vise à se glisser dans le continuum du travail ». Selon Jean-Pierre Charon, directeur adjoint de la formation et du développement des compétences « il s’agit de partir de situations vécues dans l’entreprise comme une réunion sous l’œil d’un pair ou d’un formateur. C’est important que cet accompagnateur soit formé, qu’il ait de la bienveillance et une certaine séniorité. Ensuite, il débriefe sur les points à améliorer ».
Pour FOCom, la mise à niveau des compétences ajoutée à l’adaptation aux nouvelles méthodes d’apprentissage constitue une double exigence extrêmement ambitieuse voire, dans bien des cas sans doute, irréaliste. Rappelant que l’humain doit primer sur tout autre objectif, nous mettons la direction en garde contre ce qui pourrait être ressenti comme une injonction à évoluer, source de stress et d’insécurisation. Et, comme tout projet, ce chantier très ambitieux ayant d’énormes impacts humains doit être présenté et discuté dans les instances (information-consultation au CSEC et dans les CSEE). Outre les garde-fous nécessaires pour adapter les formations aux besoins des salariés (et non l’inverse), nous exigeons en particulier que toutes les compétences acquises soient reconnues.