Du droit au travail aux droits du travail à l’égalité des droits
Contrairement aux idées reçues, les femmes ont toujours travaillé. Dans les champs, à domicile, dans les mines, les manufactures… Ainsi, en 1906, 44,8 % des femmes étaient actives. En 1914, les femmes représentent 36,7% de la population active.
Mais leur travail est longtemps demeuré économiquement invisible, non reconnu. Le droit au travail des femmes est récent. Elles travaillaient mais n’avaient pas droit au travail et, bien entendu, il en est découlé que leurs conditions de travail sont restées pires que celles de leurs homologues masculins.
La question du droit au travail des femmes fonde la question de leur statut social. Le droit au travail est une des clefs de leur émancipation, de la conquête de leur autonomie, notamment financière. L’accès au travail donne une existence sociale, permet un partage des valeurs et des responsabilités, mais surtout conditionne l’indépendance financière, socle de toutes les libertés. C’est la conquête de cette autonomie qui conditionne, in fine, toutes les autres. La maîtrise de leur fécondité, la contraception, l’IVG, l’autorité parentale partagée, le divorce par consentement mutuel, le droit de vote (2 novembre 1945) sont des conquêtes récentes liées à leur condition sociale. Il n’y a pas de vie sans autonomie, pas d’autonomie sans travail rémunéré. Même exploitées, même aliénées par un travail non qualifié, précaire et sous payé, les femmes ont conscience de l’importance de ce droit au travail chèrement, difficilement acquis…