A partir de ce mardi, en moyenne les femmes travaillant en France le feront bénévolement du fait des inégalités salariales, et ce jusqu’au 31 décembre. Une injustice que FO dénonce inlassablement, exigeant des mesures réellement efficaces pour éliminer les causes des inégalités salariales. Nous en profitons pour dénoncer une nouvelle entourloupe. Marlène Schiappa a annoncé fièrement le doublement du budget consacré à l’égalité, qui passerait à 1,116 milliard d’euros en 2020, contre 544 millions en 2019. Or il faut distinguer les autorisations d’engagement (1,116 milliard, donc), qui constituent « la limite supérieure des dépenses pouvant être engagées », et les crédits de paiement, de l’ordre de 557 millions d’euros, les seuls garantis pour l’année à venir, le reste pouvant être échelonné sur plusieurs exercices budgétaires. D’autre part, sont comptés dans ce mirobolant milliard des montants déjà comptabilisés par d’autres ministères, comme celui de l’intérieur pour l’hébergement de femmes battues. Mais surtout 834 millions €, soit près de 72 % du montant total, sont destinés à des programmes déployés à l’étranger. Au final que reste-t-il vraiment pour endiguer les inégalités salariales ?
inFOégalité d’automne
Du concret contre inégalités !
Beaucoup d’actions de sensibilisation et de communication sont déployées, comme on a pu le constater dans le bilan présenté par la direction lors de la commission de suivi de l’accord égalité pro et équilibre vie privée/vie pro le 15 octobre. Nous n’allons pas nous plaindre que le sujet des inégalités, du sexisme ou des violences fassent l’objet d’attention de la part de la direction d’une entreprise telle qu’Orange. Cependant pour FOCom ce ne soit pas être l’alibi pour ne pas s’attaquer à la réalité des inégalités. Nous déplorons la lenteur des avancées en termes d’égalité professionnelle et d’évolution dans la carrière, du recul de la mixité des recrutements, des niveaux d’encadrement et des métiers. Nous regrettons (et c’est un euphémisme !) que la direction refuse obstinément, pour des raisons purement financières, de prendre en charge la sur-cotisation de tous les temps partiels comme elle le fait déjà pour les TPS/TPA […]
inFOégalité d’octobre
Dans le bilan 2018 sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, présenté au CCUES de septembre, on retiendra :
- Emploi et Recrutement
- Mixité des métiers
- Égalité dans l’évolution professionnelle
- Égalité salariale
- Équilibre Vie professionnelle – Vie privée
FOCom soutient et revendique des objectifs spécifiques pour favoriser l’égalité professionnelle et pour supprimer toutes les discriminations…
A la recherche du temps convenu
Avant de vous résoudre à recourir au temps partiel qui va amputer votre rémunération et votre retraite, FOCom vous incite à recourir au temps convenu, dispositif qui a été négocié pour permettre de mieux articuler votre temps de travail et votre vie privée. Ce droit au temps convenu étant assez méconnu, nous demandons à l’entreprise de le proposer systématiquement à toute personne qui demande le temps partiel. Rappelons que 81,4 % des personnes qui recourent au temps partiels (hors TPS/TPA/TPI) sont des femmes et que la direction se refuse toujours à prendre en charge la sur-cotisation retraite de tous les temps partiels. Cette revendication n’est pas cosmétique mais réellement un facteur d’égalité au regard des handicaps subis tout au long des parcours professionnels des femmes.
Retraites : des écarts inadmissibles (presque du simple au double) entre les hommes et les femmes
Selon la dernière enquête du service de statistiques du ministère de la Santé (Drees) publiée le 16 juillet, les trois quarts des retraités résidant en France devaient se contenter fin 2016 d’une pension totale inférieure à 2.000€ par mois, les femmes touchant en moyenne 1.099€ bruts contre 1.908€ pour les hommes.
Parmi les facteurs évoqués pour expliquer de telles disparités figure la durée des carrières. Ainsi, les femmes retraitées valident en moyenne 35 années contre 40,5 pour les hommes. La durée moyenne est de 37,6 et la durée médiane est de 41 années. Au total, seule la moitié des femmes bénéficient d’une carrière complète contre 80% des hommes.
L’autre raison est que les salaires féminins restent bien en deçà de ceux des hommes. Les postes de cadre sont moins occupés par des femmes et elles travaillent plus souvent dans des secteurs comme le commerce de détail ou les services, où les salaires demeurent relativement bas. Donc, même si les femmes avaient eu une carrière complète, l’écart avec les hommes serait tout de même de 29%, contre 42% actuellement.
Les reversions de pensions réduisent les disparités
La réversion des pensions de retraites aux femmes veuves a tendance à réduire les disparités, celles-ci étant surreprésentées dans la population veuve en raison notamment d’une plus grande espérance de vie. Les conditions de ressources nécessaires pour toucher cette réversion excluent plus souvent les hommes que les femmes. D’après les calculs de l’organisme de statistiques, l’écart entre les pensions versées par les hommes et celles des femmes seraient de 29% en prenant en compte ce paramètre.
Ces données justifient notre attachement au système actuel de réversion des pensions qui corrige partiellement les inégalités… Sans toutefois régler le problème de fond dont nous attendons qu’il soit enfin traité – ce que ne prévoit pas la « réforme des retraites » préparée par le gouvernement.