NAÎTRE LIBRE ET DEMEURER ÉGALE
STOP aux violences faites aux femmes
Avec la crise sanitaire et les mesures de confinement qui se succèdent pour limiter la propagation du virus, les femmes victimes de violences sont de plus en plus isolées. La plateforme de signalement en ligne des violences sexuelles et sexistes, mise en place par le ministère, a enregistré une hausse de 60 % des appels de victimes pendant le deuxième confinement par rapport à la normale, alors que cette hausse était de 40 % pendant le premier confinement du printemps 2020. On dénombre 98 féminicides conjugaux en 2020. Les femmes sont particulièrement victimes de violences, sexisme, harcèlement y compris sur le lieu de travail. Ces violences, qui sont des obstacles à l’égalité, sont inacceptables. La confédération FO continue donc de se mobiliser pour lutter contre toutes ces formes de violences et leurs impacts dans le monde du travail.
Des inégalités exacerbées
En France, les femmes sont plus diplômées que les hommes. Parmi ceux qui font des études supérieures dans l’Hexagone, 59 % sont des femmes. Mais lorsqu’il s’agit d’accéder à des postes de direction, elles ne sont plus que 17 %. Chez Orange, le taux de féminisation des managers est de 35,8 % et celui des CODIRS de DO et Divisions est de 31,96 %. Pour FOCom, l’accès des femmes au niveau cadre Dbis et cadre supérieur doit être favorisé.
La crise a révélé au grand jour les inégalités entre les femmes et les hommes. La plupart des personnes qui fournissent des soins sont des femmes. Ces métiers essentiels sont souvent mal reconnus, avec des horaires atypiques et des conditions de travail difficiles. L’économiste Françoise Milewski pointe du doigt les lourdes conséquences économiques de la pandémie sur l’emploi des femmes, aggravant leur précarité et renforçant les inégalités femmes-hommes au travail. En France, l’écart de salaire entre les femmes et les hommes est de 19,2 % et 30,6 % d’entre elles travaillent à temps partiel contre seulement 7,2 % des hommes. De nouvelles inégalités sont apparues, fondées sur le développement du temps partiel. Auparavant, la pauvreté était liée essentiellement au chômage, maintenant on peut avoir un emploi et être en situation de pauvreté, ce qui est particulièrement le cas des femmes qui sont à temps partiel et qui ont de faibles salaires horaires.
Avec le confinement, les tâches ménagères et parentales ont été accrues. Les premières enquêtes de l’INED et de Sciences Po semblent montrer que l’organisation du confinement a plutôt reposé sur les femmes. L’inégalité du partage des tâches au sein de la sphère privée est un obstacle majeur à l’égalité professionnelle.
FO rappelle que la crise ne doit pas être le prétexte pour oublier les droits des femmes et les acquis durement obtenus.
Et la place des femmes dans le numérique ?
Aucun domaine de la vie économique et sociale n’échappe à la révolution numérique. Or cette transformation radicale se conjugue aujourd’hui presque exclusivement au masculin. En effet, si un tiers des emplois du secteur est occupé par des femmes, celles-ci se concentrent sur les fonctions supports (marketing, communication, ressources humaines…). Elles sont minoritaires dans les filières du développement ou du pilotage de projets (15 %), dans le codage (27 %), la cybersécurité (11 %) ou la création de start-up (9 %). Il y a trente ans, les femmes représentaient 30 % des effectifs d’informaticiens. D’ici dix ans, la part des femmes dans le numérique pourrait tomber à 10 %. La confédération FO revendique l’accès à la formation, la parité et l’égalité femmes/hommes dans les métiers du numérique.
Allongement du congé de paternité
Cela fait de nombreuses années que FO revendique l’allongement significatif du congé de paternité et d’accueil de l’enfant pour le porter à un mois au minimum.
Sous réserve du débat parlementaire dans le cadre du Projet de Loi de Finances, le gouvernement a décidé de l’allongement du congé paternité à 25 jours au lieu de 11 jours actuellement et du double-ment du congé de naissance qui passera de 3 à 6 jours, soit un total de 28 jours à compter de juillet 2021.
L’allongement de la durée du congé paternité qui permet aux pères ou au second parent de mieux appréhender la venue d’un enfant et d’assister la mère est essentiel pour le bien-être et le développement de l’enfant. C’est pourquoi il est indispensable que ce congé soit pris dans les quatre mois qui suivent la naissance. L’allongement du congé paternité obligatoire est aussi un moyen d’aller vers plus d’égalité professionnelle, la maternité étant identifiée comme un frein à la carrière des femmes.