Les inégalités salariales sont un fléau dont tout le monde s’offusque officiellement mais contre bien peu agissent réellement. Aujourd’hui, les femmes touchent en moyenne un salaire inférieur de 15.8% à celui des hommes , ce qui représenterait quarante jours de salaire en moins. Ces écarts de rémunération se sont encore accrus depuis l’an dernier en France (traduit en temps de travail « bénévole » ce serait 4 jours en plus). La différence serait de 26,3% chez les cadres. Ce scandale persistant a plusieurs raisons. Il s’explique notamment par le temps partiel auquel les femmes ont bien davantage recours que les hommes. Parfois par « choix » mais plus souvent par la force des choses. Un des leviers pour réduire les inégalités serait que les entreprises prennent en charge la surcotisation retraite équivalant au temps partiel. FOCom l’a demandé avec insistance à la Direction d’Orange à plusieurs occasions. Ce serait d’autant plus justifié que l’entreprise prend en charge celle des TPS. Et qu’Orange se targue d’être socialement responsable. Nous la voudrions exemplaire sur la question de l’égalité professionnelle !
Féminisation des recrutements
Dans le projet d’accord issu de la négociation sur l’égalité professionnelle, l’objectif de taux de féminisation des recrutements en CDI est d’atteindre 35% à la fin de l’accord, en 2020, soit une progression de + 6.7 points sur la totalité de l’accord et donc de plus de 2 points par année d’application. Un des points positifs du projet. FOCom regrette de n’avoir pas été entendue sur la prise en charge par l’entreprise de la surcotisation retraite des temps partiels. Cela aurait été un acte concret exemplaire pour l’égalité réelle. Mais nous ne désespérons pas d’obtenir satisfaction dans un avenir proche !
Moins d’argent pour les droits des femmes
Un décret publié le 21 juillet 2017 au Journal officiel baisse de 28% (- 7,5 millions d’euros) le budget consacré au programme d’égalité entre hommes et femmes. La France avait consacré, en 2016, 26,9 millions d’euros, soit 0,006 % de son budget, à l’égalité hommes-femmes, ce qui en faisait le plus petit budget de l’État. À titre de comparaison, le coût annuel des violences au sein du couple (coûts médicaux, pertes de rémunération, de capital humain, etc.) est estimé à 2,5 milliards d’euros pour la collectivité…
Emmanuel Macron avait déclaré quand il était candidat « je suis profondément féministe ». Nous voulons rappeler qu’en matière de droits les intentions et les paroles ne suffisent pas. Il faut du concret pour les femmes pas de la démagogie. La prise en charge des sur-cotisations retraite pour les temps partiels serait ainsi une réelle avancée vers l’égalité. Dans l’attente d’une décision en ce sens au niveau de l’État, FOCom demande à la Direction d’Orange de montrer l’exemple.
Avenant a l’accord portant sur l’Egalite professionnelle entre les femmes et les hommes au sein de Orange S.A.
Télétravail et temps partiels
FOCom se bat régulièrement pour obtenir de nouveaux droits notamment sur le thème de la parentalité. Ainsi depuis 2015, nous avons obtenu le financement par Orange du rachat de 4 trimestres de cotisations retraite pour les salariés qui auront une faible retraite (1200€ bruts) et qui ont eu une interruption de carrière liée a la parentalité durant au moins un an.
Par ailleurs, pour FOCom, que les salariés soient en TPS, TPSH, TPA ou sur une autre forme de temps partiel, ils ont des conditions de travail similaires et doivent donc avoir les mêmes droits en matière de télétravail.
Or l’accord intergénérationnel signé par FOCom en 2015 autorise les TPS/TPA à n’être présents dans l’entreprise qu’une journée par semaine. Il est donc naturel pour FOCom de revendiquer le même droit pour les autres temps partiels. Mais pour l’heure, la Direction s’y refuse au prétexte qu’il faut maintenir un collectif de travail !
Nous rappelons à Orange :
– que l’entreprise compte 5550 salariés en temps partiels (hors TPS, TPSH et TPA) dont 83% sont des femmes.
– que la direction est signataire de la charte de Parentalité en entreprise s’inscrivant dans une démarche de respect de l’égalité entre femmes et hommes.
FOCom ne saurait accepter un tel refus qui serait une discrimination indirecte envers les femmes.