Le 8 mars nous fêterons la journée internationale des droits des femmes. C’est l’occasion pour nous de réaffirmer notre engagement quotidien en matière d’égalité professionnelle. Egalité salariale, temps partiel, articulation vie professionnelle et vie privée, parentalité, plafond de verre ou lutte contre les stéréotypes et les violences sexistes sont plus que jamais des sujets d’actualité. FO mène ces combats pour l’égalité réelle à chaque occasion. A Orange nous avons obtenu de belles avancées dans les négociations. Mais il reste encore à faire. Comme d’obtenir la prise en charge par l’entreprise de la sur-cotisation retraite pour les temps partiels. Une mesure concrète et d’avant-garde pour l’égalité des retraites.
L’accord égalité pro enfin signé
Depuis 2004, FOCom négocie et s’engage pour corriger les déséquilibres existant entre les femmes et les hommes dans notre entreprise. En 14 ans, la situation s’est déjà nettement
améliorée,mais les axes de progrès sont encore importants. Lors des négociations de ce 5e accord, malgré de nombreuses péripéties, et une Direction parfois frileuse, FOCom a joué pleinement son rôle en portant des revendications permettant de continuer à avancer.
Au moment de la signature, FOCom a regretté deux blocages. Tout d’abord, le refus de la direction, qui se veut pourtant socialement exemplaire, d’être précurseur sur la question de la prise en charge des cotisations retraite des temps partiels par l’entreprise, une mesure qui a certes un coût, mais qui représente un réel levier pour l’égalité. De même, il est dommage qu’Orange n’ait pas souhaité s’engager davantage concernant l’accès des salariées à leur nuage de points (FOCom demandait que celui-ci soit visible dans le Bilan Social Individuel), seul moyen de pouvoir constater un éventuel dépositionnement. Ce sujet pourtant d’actualité, que ce soit en Allemagne ou en Islande, n’a pas trouvé d’écho côté entreprise.
Hormis ces deux points, FOCom a été entendue sur de nombreuses revendications, ce qui a permis d’aboutir à un accord ambitieux.
Pour la première fois depuis 2004, l’accord a été signé par l’ensemble des organisations syndicales.
Avancées pour l’égalité professionnelle
Après l’annulation de la séance de signature du 23 octobre, et une période de flottement, la direction a reçu les organisations syndicales pour une dernière séance de négociation de l’accord égalité pro. FOCom a joué tout son rôle en portant à nouveau ses principales revendications. Même si nous n’avons toujours pas été entendus sur la prise en charge par l’entreprise des cotisations retraite des temps partiels, la direction a acté de nouvelles avancées.
FOCom a ainsi obtenu que l’engagement concernant le taux de féminisation des recrutements en CDI soit porté à 36%, soit une progression de 7,7 points par rapport à 2016. Par ailleurs, le taux de féminisation des recrutements CDI issus des alternants et stagiaires doit être de 40% en 2020, et celui des recrutements CDI issus des CDD de 45%. Ces engagements volontaristes doivent permettre de féminiser davantage l’entreprise durant les trois années à venir.
Par ailleurs, afin de permettre un meilleur équilibre entre les femmes et les hommes à tous les niveaux de l’entreprise, FOCom a enfin obtenu des engagements concernant les promotions vers les premiers niveaux cadres et cadres supérieurs (le taux de féminisation des promotions doit être équivalent au taux de féminisation de la bande source). De plus, désormais un budget « promotions des femmes » sera systématiquement inclus dans l’accord salarial annuel. De même, concernant un budget « correction des écarts salariaux femmes/hommes ».
Enfin, la direction a décidé d’anticiper les évolutions législatives en cours d’élaboration concernant le don de jours de congés en actant l’élargissement de ce dispositif à tout proche gravement malade, handicapé, victime d’un accident grave ou en perte d’autonomie.
Violence à l’égard des femmes, harcèlement au travail
A la veille de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes (25 novembre), Les numéros un des syndicats CGT, CFDT, FO et CFTC ont interpellé Édouard Philippe sur le refus de la France d’avoir une approche spécifique aux femmes dans la future norme de l’Organisation internationale du travail sur les violences au travail.
L’OIT prévoit en effet de discuter d’une norme sur « les violences contre les femmes et les hommes dans le monde du travail » lors de sa session de juin. Interrogée comme les autres États, la France rejette « systématiquement toute approche spécifique des violences fondées sur le genre ». L’argument est que « le code pénal français s’articule autour d’un principe d’équivalence des discriminations » (origine, sexe, situation de famille, grossesse, apparence physique, situation économique…) ce qui rend « inopportun de mettre en exergue certains types de discriminations par rapport à d’autres ».
Nous considérons pour notre part que refuser de traiter la question des violences fondées sur le genre dans la norme OIT conduirait à empêcher que des politiques de prévention et de sanction appropriées soient mises en œuvre.
Ecole Niel : le free sexisme
A l’heure où la parole contre les comportements sexistes et les agressions sexuelles se libère, l’Usine Nouvelle a publié une enquête concernant l’école 42, établissement créé en 2013 par le patron de Free spécialisée dans la formation au code informatique. Si les femmes représentent moins de 10% des effectifs ce n’est guère surprenant étant donné « le sexisme pesant qui règne au sein de l’établissement. » Nous avions déjà dénoncé le concept même de cette école « gratuite » pompe à « génies du code » formés en masse dans des conditions d’accueil et de travail déplorables, les jeunes dormant sur place dans des sacs de couchage. Dans ces conditions une mixité respectueuse des femmes est pour le moins compromise.