À propos du bonheur…
«En fait les salariés veulent de bons salaires, de l’autonomie et du sens et on leur donne du baby-foot et des cours de yoga ! Il faut sortir de cette notion de bonheur, car le rôle de l’entreprise n’est pas d’apporter le bonheur. Le rôle de l’entreprise, c’est d’apporter de l’épanouissement au travail, ce qui est complètement différent.» Ce n’est pas un syndicaliste qui dit cela mais l’économiste Nicolas Bouzou, défenseur acharné de la libre entreprise connu pour son franc-parler et son regard critique sur le management « moderne » des grandes entreprises, devenues « lieux de l’absurde ». Pour lui «l’important ce sont les bonnes conditions de travail, la lutte contre la pénibilité. En revanche, jamais un salarié n’a quitté une entreprise parce qu’il n’y avait pas de baby-foot! Il y a parfois des problèmes de motivation dans les entreprises et celles-ci apportent des réponses qui ne sont pas du tout adaptées.»
3 questions à
Jean-Marc Lis, Délégué Syndical Central d’Orange
- Nous allons bientôt voter pour le CSE, quel message souhaites-tu apporter aux cadres d’Orange ?
- Concrètement, qu’est-ce qui distingue FOCom ?
- Avec le CSE, quel va être, selon toi, l’avenir du dialogue social ?
Le chiffre du mois 27 C’est le nombre de jours que les cadres passent en réunion dans l’année en France. Soit 3 jours de plus qu’en 2016.
- Cette augmentation est due à une hausse du nombre moyen de réunions hebdomadaires (3,5 en 2018 contre 3 en 2016) car dans le même temps, la durée moyenne a diminué de 11 minutes (1h09 en 2018 contre 1h20 en 2016).
- Malgré la hausse globale du temps passé en réunion, les cadres sont 49% à éprouver des difficultés à s’exprimer en réunion. Les réunions sont mal organisées et ne permettent plus d’impliquer les collaborateurs dans les projets de l’entreprise.
- Dans les grandes entreprises, les réunions de suivi se multiplient mais dans 46% des cas, le mail reste le seul et unique moyen pour communiquer les informations stratégiques sur le long terme. Ainsi les cadres sont 78 % à déclarer que leur opinion est rarement voire jamais prise en compte par leur direction lors de prises de décisions importantes. (“Les réunions et leur impact sur l’engagement des collaborateurs“ – résultats du baromètre annuel de Wisembly en partenariat avec l’IFOP).
Pour FOCom, ces constatations sont à prendre en considération dans la réflexion actuellement menée par la Direction pour élaborer son plan de transformation du Groupe afin de résister au phagocytage des cadres par les réunions et, plus encore selon tous les témoignages que nous récoltons, par les tâches et les outils numériques.