Une NAO indécente
Les propositions actuelles de la direction restent très en-deçà des attentes et ne permettent, en aucun cas, ni de reconnaître l’investissement exceptionnel de son personnel et en particulier de ses cadres depuis le début de la crise, ni de préserver leur pouvoir d’achat. Lors de la dernière séance de négociation, à l’annonce d’une réévaluation du budget global salarial de 1,6 % à 1,8 %, FOCom a une nouvelle fois contesté cette politique salariale austère inacceptable qui se traduit pour les cadres par la plus basse augmentation depuis 2015 à savoir 0,45 % d’augmentation collective et au maximum 0,35 % d’augmentation individuelle. Quant au budget reconnaissance de 0,55 %, il n’engendrerait qu’un faible volume de promotions et de mesures complémentaires. Selon l’INSEE, l’inflation a atteint 1,5 % sur un an au mois de juin, contre 1,4 % en mai et si cette tendance se maintient durablement, la NAO ne permettra même pas de la compenser. Nous demandons un budget global à minima de 3 % en référence à l’accord salarial 2019 signé unanimement, ce qui permettrait de maintenir le pouvoir d’achat.
Des alertes à prendre au sérieux !
Bien que la fin de cette crise sanitaire reste encore difficile à entrevoir, il y aura un avant et un après en matière d’organisation du travail. Le rôle du management de proximité est essentiel. Le manager est le garant du collectif et du lien social, et ce malgré la distance. Il est responsable du respect des consignes sanitaires et se trouve en première ligne pour détecter les signaux d’alerte en matière de RPS. Le constat est sans appel : les managers sont aussi épuisés que leurs équipes.
Selon les rapports des médecins du travail, l’épidémie a eu des impacts significatifs sur l’organisation du travail nécessitant un effort d’adaptation aux outils et équipements qui permettent le travail à distance. Le rapport met en exergue des difficultés de régulation de la charge et des horaires de travail, des perturbations de l’équilibre vie privé/vie professionnelle et une accentuation des difficultés managériales antérieures, d’autant plus que la période a vu se déployer de nombreux projets de transformation structurants. L’explosion de l’information, de la digitalisation et la multiplication des outils ont des conséquences considérables sur la charge mentale. Les managers doivent faire face à de multiples difficultés et cela depuis plusieurs années : manque d’autonomie, marges de manoeuvre réduites ou mal identifiées, accompagnement inadapté, reconnaissance insuffisante. Les alertes se multiplient et doivent être prises en considération par la direction. Des accords existent (accord de méthodologie sur l’adaptation et l’évaluation de la charge de travail, équilibre vie privée/vie professionnelle…), ils doivent être appliqués quel que soit le niveau hiérarchique.
Et le télétravail ?
La crise sanitaire a provoqué un changement d’échelle et de nature du télétravail des cadres. Du jour au lendemain, le télétravail est passé d’une pratique occasionnelle à une modalité de travail à part entière. Le management à distance concerne, à présent, la quasi-totalité des équipes. Chez Orange, 70 % des télétravailleurs sont des cadres ou cadres supérieurs, et ceux-ci représentent 57,2 % de l’effectif total d’Orange SA. Le travail confiné a révélé aux cadres le risque d’isolement et le besoin d’un environnement adapté pour télétravailler dans de bonnes conditions.
Pour autant, une majorité d’entre eux souhaitent continuer à télétravailler, le plus souvent deux à trois jours par semaine. Ils aspirent ainsi à un modèle hybride, mêlant télétravail et présentiel, escomptant gagner par ce biais en temps et en sérénité. Chez Orange, l’organisation en jours fixes est privilégiée à 56,93 % par les bandes d’emploi Dbis. L’organisation en volume a la préférence des télétravailleurs des bandes d’emploi E (58,66 %), F (67,31 %) et G (75,68 %).
L’accord télétravail, signé en 2013 et complété par avenant en 2017 est toujours en vigueur. Une renégociation aura lieu au second semestre. Nous déplorons que cet accord n’ait pas été totalement respecté, avec de fortes disparités selon les territoires et les unités. Nous constatons avec regret que la direction adopte une posture régressive dans la négociation visant à restreindre les droits des salariés : limitation à 2 jours de télétravail régulier par semaine, ou encore exclusion des salariés en temps convenu, voire en temps partiel…
Signataire de l’accord en vigueur, FOCom se bat pour améliorer les droits de l’ensemble des salariés. L’accord à venir doit être mieux disant !
Une rentrée à haut risque !
Inquiète de la dégradation du climat social et des fins de non-recevoir de la direction sur de nombreux sujets, FOCom a alerté Stéphane Richard afin qu’on revienne à un dialogue social loyal et de qualité, et que la rentrée se passe dans de meilleures conditions.
FOCom vous souhaite
de bonnes vacances