« La lettre A » fait état d’un possible projet de Stéphane Richard de scinder Orange France en deux entités, infrastructures d’un côté, services de l’autre. Profitant de la crise liée à la panne du 2 juin, il envisageait de donner son autonomie à l’entité infrastructures et réseaux dont dépendent les appels d’urgence. FOCom a toujours été hostile à une scission de ce type. Nous ne sommes évidemment pas convaincus par l’argument qui consiste à dire qu’une entité « infrastructures et réseaux » autonome «pourrait se focaliser sur les énormes investissements que nécessitent les évolutions technologiques à venir, ainsi que les déploiements de la fibre et de la 5G». En effet en quoi la filialisation de DTSI serait plus favorable à la réalisation d’investissements ? Ce n’est pas parce qu’OF et DTSI sont sous la même direction qu’on investit insuffisamment, sous-traitant à tout va et filialisant les activités y compris les plus sensibles et les plus stratégiques ! De même c’est faire injure à notre jugement que de prétendre que la scission permettrait à la partie services de «développer son activité commerciale auprès d’autres opérateurs téléphoniques, ou encore faire décoller enfin ses activités bancaires (Orange Bank), en complément de l’activité qu’Orange Business Services (OBS) mène auprès des entreprises». Qu’est-ce qui l’en empêche aujourd’hui ?
L’exemple donné d’EDF ne nous rassure pas ! Et si cet acte structurant fort n’a pas été mené avant par Stéphane Richard car «celui-ci a donné la priorité au maintien d’un climat social apaisé, après la vague de suicides de salariés qu’avait connue l’entreprise», on ne voit pas pourquoi aujourd’hui une telle décision serait mieux acceptée ! En tout état de cause, FOCom y est résolument opposée. Et espère qu’il ne s’agit que d’extrapolation sans fondement. Nous attendons un démenti formel de la part de la direction. Plus que jamais, le personnel a besoin de sérénité, pas de chamboulement mettant en péril l’unité et l’avenir de l’entreprise.