Dans une interview aux Echos le 6 février Sébastien Soriano, le président de l’Arcep a annoncé qu’il allait durcir la régulation, la rendant encore plus tatillonne.
Sa cible reste explicitement l’opérateur historique jugé trop puissant sur les télécoms d’entreprise. Il prévient : le suivi sera beaucoup plus fin sur les offres fibre d’Orange dédiée aux entreprises. Il impose ainsi une baisse des prix immédiate de l’option de qualité sur la fibre FTTH pour les entreprises. Car le grand credo de cet ultralibéral demeure la baisse des prix (et l’affaiblissement d’Orange).
Il se félicite donc une nouvelle fois de la concurrence des 4 opérateurs sur le marché grand public, oubliant les dégâts sur l’emploi, sur la capacité à investir et à tenir tête à la concurrence des GAFAM. Mais, dans le même temps (comprenne qui pourra) il reproche à Orange de trop baisser ses prix sur ce qu’il appelle « la fibre historique » ( ?!), dédiée aux entreprise : «les prix bas d’Orange pourraient empêcher des concurrents d’apparaître plus compétitifs auprès des PME». Avec sa mauvaise foi coutumière, il reconnaît qu’Orange « a joué le jeu en créant les conditions d’entrée d’un nouvel opérateur, Kosc réclamé par l’Arcep » pour assurer une phrase plus loin : « Je ne veux pas faire de procès d’intention, mais nous redoutons qu’Orange soit tenté de tout faire pour conserver sa position dominante. »
Tout est à l’avenant : sur le cuivre il faut baisser le prix pour inciter à la fermeture. Mais maintenir la qualité du réseau car « il ne faut surtout pas abandonner les clients qui n’ont aujourd’hui que le cuivre pour téléphoner et accéder à Internet. »
En fait, selon Sébastien Soriano, Orange est trop cher mais pas assez cher ; Orange en fait trop mais n’en fait pas assez. Finalement, le problème est-il Orange ou Sébastien Soriano ?