Secteur Télécoms

Bloctel s’impose

A compter du 1er juin la liste d’opposition au démarchage téléphonique, dénommée Bloctel, s’imposera aux entreprises de télé-marketing. Celles-ci devront retirer de leurs prospections les numéros qui y figurent, les contrevenants encourant jusqu’à 75.000 euros d’amende. Le secteur des centres d’appel, qui pesait 2,2 milliards en 2013 et employait, en 2014, 11.000 personnes dans les Hauts-de-France et 7.500 en Ile-de-France, est inquiet. Certains experts pronostiquent une fonte du quart de leurs fichiers… et des milliers d’emplois supprimés. mais ce peut être aussi l’occasion d’élargir la gamme des services, d’augmenter une qualité de prestations davantage fondées sur les souhaits des clients et… d’améliorer les conditions de travail sur les plateaux d’appels. C’est en tout cas ce que préconise FOCom, dans notre intérêt de salariés comme d’abonnés au téléphone régulièrement importunés par des démarchages intrusifs.

Leçon à la Drahi

Le patron de Numéricâble-SFR a inauguré mardi 19 avril le nouveau bâtiment de l’école polytechnique, le Drahi X Novation Center qu’il a contribué à financer par un don de 5 millions d’euros. Il en a profité pour dispenser ses conseils et  sa vision aux élèves de son ancienne école. Il a notamment été, on s’en doute, dithyrambique sur la loi Travail : « Ce dont nous avons besoin en France c’est de simplifier. Vous ne pouvez pas imaginer la complexité de gérer des emplois en France. Tenez, on aura bientôt 20.000 collaborateurs aux Etats-Unis, où on a racheté deux entreprises. Ils savent qu’il y a des personnes en trop. Eh bien, ils se sont réunis entre eux pour définir qui resterait. Je n’ai jamais vu cela. C’est cela dont nous avons besoin en France. » L’homme d’affaires, à la tête d’une des plus grosses fortunes assise sur une montagne de dettes de près de 50 milliards d’euros ne craint pas le paradoxe : « Il faut du courage, des qualités et de l’honnêteté. C’est important l’honnêteté, car si on n’est pas honnête, même si on est un génie, tôt ou tard, on se fait rattraper. » Une promonition ?

Encore de beaux jours pour les GAFA

Deux semaines après la réforme de la gouvernance d’Internet qui donne à l’Icann, l’organisme qui gère les noms de domaines, son indépendance vis-à-vis du gouvernement américain, il est à craindre que la nouvelle organisation donne le contrôle d’Internet à des acteurs privés, notamment aux GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), alors même qu’Internet est devenu un service d’utilité publique. Ainsi pour peser dans les décisions de l’Icann, les États, réunis dans un comité consultatif, devront se prononcer à l’unanimité, ce qui est compliqué voire irréalisable. Sont également soulignés le manque de diversité de l’Icann, très anglo-saxonne, son défaut de transparence et la difficulté à se faire entendre dans des procédures de litige, longues, coûteuses et favorisant les entreprises américaines. Le Ministère français des Affaires Étrangères a dénoncé : « Les Américains reprennent d’une main ce qu’ils ont donné de l’autre ». Ce qui est étrange c’est que, dans le même temps, le ministère de l’éducation nationale a lancé des partenariats avec 2 champions américains de l’internet (et de l’évitement fiscal) Amazon et Microsoft. Le premier pour la création de contenus pédagogiques dans le domaine de l’autoédition scolaire, le second pour développer le plan numérique à l’école. Le gouvernement français serait-il schizophrène ?

Défendre la filière française du numérique, défendre Orange

Après trois mois de discussions, Orange et Bouygues ont annoncé le 1er avril, dans des communiqués séparés, la « fin de discussions » sur le rachat de Bouygues Télécom par l’opérateur historique. L’opération comportait de nombreux risques sociaux et économiques et ses modalités nous inquiétaient fortement.
Pour autant, après son annulation, rien n’est réglé.

  • L’hyper concurrence a déjà détruit plus de 50000 emplois
  • Les télécommunications : le secteur qui investit le plus en France

Lire le tract : Défendre la filière française du numérique, défendre Orange

Il faut sauver le secteur des télécoms

L’échec du mariage Bouygues Orange s’est traduit par un effondrement des cours de Bourse des 4 opérateurs : plus de 11 milliards sont déjà partis en fumée. La consolidation est reportée aux calendes grecques ce qui laisse le secteur dans une situation d’extrême fragilité face à la concurrence. La reprise de la guerre tarifaire serait catastrophique. Le revenu des opérateurs est en recul depuis 19 trimestres, de 1,8% selon l’Arcep. Et la facture mensuelle est tombée parallèlement de 31,80 à 16,30 euros HT. Les dirigeants des opérateurs font porter par leur personnel l’essentiel des efforts de « redressement » : coupes sombres dans les effectifs, baisse drastique des coûts. A Orange 3 milliards sont encore donnés comme objectifs de réduction des coûts d’ici 3 ans, 12000 suppressions d’emplois sont prévus. FOCom déplore ces choix (alors que les dividendes sont garantis). Et au-delà, nous dénonçons le manque de stratégie industrielle et d’ambition pour la filière et demandons au gouvernement de nous entendre.
Voir le courrier envoyé ce jour au ministre de l’économie.