Nelly Kroes, l’inénarrable ex-commissaire européenne qui a fait la morale à tout le monde pour imposer une « concurrence loyale » aux entreprises européennes, s’est fait prendre la main dans le pot de confiture. Celle « grâce » à qui nous avons l’hyper-concurrence dans le marché des télécommunications avec les destructions d’emplois et la perte de valeur que l’on connaît, faisait son beurre dans des affaires off-shore basées aux Bahamas. Il lui est en particulier reproché d’avoir « malencontreusement oublié » de déclarer ses activités conduisant à des conflits d’intérêts lors de son mandat européen. Elle plaide l’erreur administrative. Ça nous ferait éclater de rire si tout cela n’avait d’aussi graves conséquences.
L’avenir du numérique en Europe : la continuité dans le changement
Dans le cadre de la stratégie pour un marché unique numérique et pour une « société du Gigabit », la Commission européenne vient de publier ses propositions législatives. Outre le déploiement de la 5G dans les zones urbaines et sur les principaux axes de transports, l’objectif est d’améliorer la connectivité à l’horizon 2025 avec des débits d’au moins 100Mb/s pour l’ensemble des citoyens européens et 1 Gb/s pour les points importants tels que les entreprises ou les écoles.
FOCom se félicite que ce soit l’occasion d’une refonte globale du cadre en un « code des communications électroniques » si elle permet (enfin !) « d’assurer l’avenir du service universel et de veiller à ce que des services over-the-top équivalents du point de vue de l’utilisateur aux services télécoms (téléphone, messagerie, etc.) soient soumis à des règles équivalentes ». Dans cette optique, le renforcement envisagé du BEREC (organe des régulateurs européens des télécoms) pourrait être une bonne chose à condition qu’il sécurise réellement le marché européen et adopte une politique favorable à l’investissement des opérateurs. Malheureusement ce ne semble pas être le cas puisque le dogme ultra-libéral est de nouveau réaffirmé, la Commission européenne entendant s’appuyer sur « la dynamique concurrentielle du marché » ! La guerre meurtrière des opérateurs n’a pas fini de faire des morts en Europe…
Apple épinglée, les USA irrités
A l’issue de trois ans d’enquête, la Commission européenne a estimé que les avantages fiscaux accordés par le gouvernement irlandais constituaient « des aides illégales » qui ont permis à Apple « d’éviter l’impôt sur pratiquement l’intégralité des bénéfices générés » par ses ventes dans le marché unique européen. Elle a sommé Apple de rembourser à l’Irlande plus de 13 Mds € d’« avantages fiscaux indus ». Un montant à rapprocher des 570 Mds $ de capitalisation boursière et des 234 Mds de chiffre d’affaires réalisés par le groupe sur son dernier exercice. Une décision que nous attendions depuis longtemps, soucieux que les opérateurs européens soient concurrencés de façon outrageusement déséquilibrée par des OTT venus faire leurs affaires sur nos marchés sans payer d’impôts (ni créer d’emplois). Washington conteste bien évidemment la décision, d’autant plus que le traité de libre échange transatlantique (TIPP), très favorable aux entreprises américaines, vient de capoter : il est inadmissible pour elles que l’Europe ne soit plus totalement open bar.
FOCom dénonce le massacre social et la logique financière chez SFR
Le plan visant à supprimer un tiers des effectifs du groupe suscite un immense désarroi et créé un trouble dévastateur au sein de l’entreprise. FOCom a pris acte de la signature empressée de l’accord dit « New deal » par la Direction de Numéricâble-SFR d’une part et deux organisations syndicales aux ordres d’autre part. En moins d’une semaine de discussion, en plein mois d’août, et en échange d’un Plan de Départ Volontaire (PDV) visant 5000 suppressions de postes à des conditions datant de 2013, la Direction va pouvoir mettre en place son plan destructeur. Face à cette grande braderie de l’emploi, FOCom dénonce une politique faisant des salariés non pas la force du Groupe mais une variable d’ajustement à des fins purement financières. En effet, la Direction compte supprimer 5000 postes sans communiquer la moindre stratégie industrielle digne de ce nom. Pour FOCom cette situation est inacceptable : un PDV aux contours flous, un plan « New-Deal » vide de stratégie et un dialogue social partisan. Où sera le volontariat quand au moins 1 salarié sur 3 devra quitter son emploi ? Dans ce contexte, FOCom s’associe à la journée de mobilisation du 6 Septembre 2016 tant nationalement que localement pour l’EMPLOI et la défense des salariés et contre la financiarisation de la politique du Groupe SFR.
Etat du secteur des télécoms
À l’heure du bilan semestriel, il ressort que Bouygues Telecom regagne des abonnés et affiche un chiffre d’affaires en hausse de 6 % sur un an à 2,3 Mds € sur six mois reduisant sa perte nette à 12 millions. Free poursuit sa croissance avec un chiffre d’affaires en hausse de 6% à 2,3 Mds € sur six mois et un résultat qui augmente de 16,9% à 190,4 millions €. Tandis que SFR céde du terrain dans le fixe comme dans le mobile.
Concernant l’objectif de couverture de l’intégralité du territoire en très haut débit d’ici à 2022 avec un investissement évalué à 20 milliards € en dix ans, partagé entre les opérateurs privés, les collectivités territoriales et l’État, Orange caracole en tête avec 1,2 million d’abonnés à la fibre, soit 80 % de parts de marché.