La chute de 45% de l’action d’Altice en 10 jours, entamée après l’annonce des médiocres résultats de SFR, a suscité nombre de commentaires. Stéphane Richard ne s’est pas gêné pour tacler le modèle économique de Patrick Drahi. Un empire construit sur 50 Mds de dettes, 1,5 million de clients perdus en 3 ans c’est aussi le modèle social du groupe qui est condamnable. Malmenés les clients peuvent changer d’opérateurs. Soumis à des méthodes managériales et organisationnelles brutales et cyniques, les 10000 salariés de SFR ne peuvent que se battre pour garder leur emploi.
Annonce de suppressions d’emplois dans les centres d’appels
Nous apprenons par la presse (la Tribune notamment) que Stéphane Richard envisage de réduire les effectifs dans les centres d’appels pour accompagner la baisse du volume d’appels évaluée à 10% par an. Il n’évoque pas la fermeture de sites et ne précise pas non plus combien de postes seront supprimés parmi les 20 000 existants. Mais l’annonce nous interpelle sur la forme (via les médias) et nous inquiète sur le fond (combien, où, comment ?). Nous allons immédiatement interroger la direction et vous tenir informés.
Altice a perdu 25 % de sa valeur en deux jours
Altice, maison mère de SFR essuie une correction boursière d’une rare violence depuis la publication de résultats trimestriels catastrophiques publiés le 2 novembre. Après avoir dépassé 30 milliards d’euros de capitalisation boursière en juin dernier, Altice n’en vaut plus que 19,48 milliards. Il semblerait que les investisseurs se défient du groupe de Patrick Drahi qui repose sur une montagne de 50 milliards d’euros de dettes. Le château de cartes serait-il en passe de s’effondrer ? Mais n’est-ce pas une fois encore le personnel qui en fera les frais ?
Les patrons des télécoms pour davantage de dérégulation
31 grands patrons du secteur des télécoms dont Orange ont cosigné une lettre ouverte pour dénoncer les orientations du futur Code des télécoms européen dont les négociations ont débuté ce 24 octobre. Ils réclament plus de dérégulation du secteur, condition sine qua non, selon eux, pour stimuler l’investissement. « Une régulation forte et des règles obsolètes ont déjà porté préjudice au secteur des télécommunications de l’UE par le passé”.
Ils précisent en préambule qu’ils représentent les plus gros investisseurs avec 26,6 Mds par an injectés dans le marché européen. Ils affirment enregistrer des pertes journalières de 100 millions d’euros depuis 10 ans. Pour pouvoir assurer les futurs investissements nécessaires au déploiement de la 5G et la fibre (500 Mds) ils souhaitent “le rejet de toutes les mesures qui créeraient de l’incertitude, ajouteraient des niveaux de régulations et de complexité ou qui limiteraient l’investissement”.
Entre réglementations stupides (effectivement défavorables au secteur, à l’investissement et à l’emploi) et dérégulation totale, il y a une troisième voie : l’abandon du dogme concurrentiel et consumériste, la mise en œuvre de plans de développement des réseaux et services, l’instauration de mesures protégeant nos marchés contre les multinationales qui font leurs affaires dans les pays européens sans investir, créer des emplois et payer des impôts…
Quand Niel s’en mêle
Xavier Niel fondateur et propriétaire d’Iliad (Free) a estimé, dans l’émission Clique Dimanche 22 octobre (Canal+), que l’État doit se désengager de l’opérateur historique, dont il détient près de 23% du capital. De quoi se mêle ce parasite du secteur qui maltraite personnel, clients et fournisseurs… et dont l’arrivée a détruit des dizaines de milliers d’emplois ?
Son modèle économique et social on n’en veut pas !