Le Gouvernement vient de communiquer sa feuille de route.
Celle-ci fixe 3 objectifs :
– lancer plusieurs pilotes 5G sur une variété de territoires et accueillir des premières mondiales d’application de la 5G dans les domaines industriels ;
– attribuer de nouvelles fréquences 5G et avoir un déploiement commercial dans au moins une grande ville dès 2020 ;
– couvrir les principaux axes de transport en 5G d’ici 2025.
Elle repose sur 4 chantiers prioritaires :
– libérer et attribuer les fréquences radioélectriques pour les réseaux 5G ;
– favoriser le développement de nouveaux usages ;
– accompagner le déploiement des infrastructures de la 5G ;
– assurer la transparence et le dialogue sur les déploiements de la 5G et l’exposition du public.
L’enjeu est de taille. En effet la 5G se caractérise par des débits montants et descendants plus élevés mais surtout par plus de capacités et une latence très basse, en deçà de la milliseconde contre 25 à 40 ms en 4G. Ce qui constitue un atout majeur pour épauler l’Internet des objets et indirectement l’industrie.
Orange a annoncé le 3 juillet le lancement prochain de tests en ultra haut débit mobile à Marseille. Sa demande d’autorisation pour utiliser des fréquences dans la bande 3,7-3,8 GHz a été approuvée par l’Arcep. Marseille va devenir la troisième ville test, après Lille et Douai.
Orange a annoncé le 3 juillet le lancement prochain de tests en ultra haut débit mobile à Marseille.
Nous espérons, quant à nous, que ces belles intentions seront suivies d’effet et que le déploiement de la 5G sera moins calamiteux que le Plan Très Haut Débit concocté par l’Etat et l’ARCEP. Notamment que les opérateurs pourront réaliser les investissements nécessaires dans un climat de relative sérénité.
Le syndicat patronal des entreprises de télécom change de nom
Née en 1998, l’Union Nationale des Entreprises de Télécommunications, de Réseaux et de Services en télécommunications (UNETEL-RST que les contractuels d’Orange associent à la CCNT, la convention qui les couvre), devient HUMAPP. « Hum- » pour humain et « -App » symbole digital des applications utilisées au quotidien. Derrière les raisons d’image invoquées, l’objectif est peut-être d’élargir ou d’anticiper des réorganisations de filières métiers résultant de l’imbrication des télécoms et de l’informatique. En tout état de cause, comme le rappelle notre représentant et négociateur au niveau de la branche Télécom, Bernard Allain, « pour FOCom, syndicat partie salariés, cela ne change rien à nos valeurs, nos méthodes et nos ambitions. »
Rumeurs sur la consolidation : Free intéressé par Orange
Après les bruits persistants sur le rapprochement entre Bouygues Telecom et SFR, c’est au tour d’Iliad/Free de se retrouver au centre de rumeurs. Selon La Lettre de l’Expansion, Xavier Niel serait allé à « l’Élysée fin mai plaider à son tour pour une consolidation des télécoms. Et surtout, pour se déclarer intéressé par un rapprochement avec Orange ». Une proposition qui intervient à l’heure où l’État étudie, semble-t-il, des scénarios de sortie de capital de l’opérateur historique, à savoir 13,4% en direct et 9,5% via Bpifrance. De son côté, Stéphane Richard a déclaré, début juin, qu’il « n’a jamais été question qu’Orange fusionne avec Free » car l’Arcep l’interdirait, tout en reconnaissant qu’il y a bien un opérateur de trop. Quoi qu’il en soit, si une consolidation est inévitable pour alléger la pression concurrentielle préjudiciable au secteur des télécoms, FOCom réaffirme son opposition à un nouveau désengagement de l’État dans sa participation au capital d’Orange et à des opérations qui se traduiraient par des suppressions d’emplois et une remise en cause des statuts ou des acquis des personnels.
Monopoly géant
Une méga-fusion géante vient d’avoir lieu aux Etats-Unis avec le rachat par AT&T du géant des media Times Warner pour la coquette somme de 85 Mds de $.
Soit un peu plus de 73 Mds €. Lequel A&T vaudrait désormais 137 Mds€, l’équivalent du PIB de la Hongrie, 57ème PIB mondial. A titre de comparaison, la valeur d’Orange est estimée à 41 Mds d’€. Ces chiffres laissent rêveurs, mais sont porteurs d’inquiétudes en ce sens que la dérégulation a toujours été portée par des vents d’Ouest.
L’UE s’enlise dans le consumérisme
Les institutions européennes ont décidé de plafonner, à partir de mai 2019, à 19 centimes d’euros par minute les appels intra-Union européenne et à 6 centimes les SMS. Après la perte de 1 à 2% des revenus des opérateurs liée au roaming, l’ETNO, association européenne regroupant les grands opérateurs historiques tels qu’Orange ou Deutsche Telekom, s’élève contre cette décision : « la régulation des appels intra-européens est injustifiée et n’a aucune base légale (…) une intervention sur les prix de vente ignore les principes de subsidiarité et de proportionnalité, fondamentaux dans les traités européens ».
A un an des élections européennes, les eurodéputés ont une nouvelle fois choisi de plaire aux consommateurs sans avoir réalisé une quelconque étude d’impact économique. Or le manque à gagner est estimé à environ 1 % de 2% des revenus des opérateurs, autant en moins qui iront dans les investissements nécessaires dans la 5G et la fibre. Et alors que les opérateurs européens doivent faire face à la concurrence de multinationales de télécoms qui appliquent des tarifs nettement supérieurs à ceux pratiqués en Europe.