Lors de la séance du CCUES d’Orange du 28 août, la Direction d’Orange France a présenté un dossier d’intention intitulé « Réflexion pour renforcer les Directions Orange afin de consolider l’ancrage territorial d’Orange France ». Y est clairement affiché le projet de passer de 9 à 5 DO dans l’hexagone. Il s’agit également de revoir la répartition des activités (surtout réseau) entre les territoires et les divisions nationales. Enfin, il est indiqué le souhait de « renforcer le local » sans toutefois qu’à ce stade de l’étude du projet puissent être précisées les modalités. Nous avons questionné la direction pour savoir ce qu’elle entendait par renforcement du local alors qu’elle installait des directions Oranges couvrant 20% du territoire. Hélàs, elle nous a confirmé que le renforcement du local ne passerait pas par une augmentation du nombre de techniciens d’intervention, ni de vendeurs en boutiques, ni de quelque métier que ce soit. Les effectifs d’Orange France vont continuer de chuter au rythme de 3000 à 3500 personnes par an. En fait, ce projet est une adaptation à la baisse des effectifs en désertant nombre de territoires. C’est la conséquence de l’organisation du déploiement de la boucle locale fibre à travers les RIP (Réseaux d’Initiative Publique) dans le cadre du désastreux plan « France Très Haut Débit » de l’inénarrable patron de l’ARCEP, Sébastien Soriano. FOCom a toujours combattu ce plan car nous avons compris dès l’origine que cela ferait d’Orange un opérateur des villes. FOCom continue de combattre pour le maintien de l’emploi local et de l’ensemble des sites d’Orange. C’est ce que nous avons soutenu devant la direction. Le dossier détaillé du projet devrait nous être présenté lors du CCUES d’octobre.
La Belgique à contre-courant
Alors que s’accélère en Europe le mouvement de consolidation des télécoms, le gouvernement belge appelle de ses voeux un quatrième opérateur pour le printemps 2019. L’objectif avancé est de faire baisser les prix, mais le régulateur belge des télécoms n’a chiffré les conséquences ni sur les prix, ni sur les investissements et l’emploi. Ni vérifié la viabilité d’un marché à quatre opérateurs mobiles : le même nombre qu’aux USA mais pour 11 millions d’habitants !
Or on connaît aujourd’hui les conséquences désastreuses de la multiplication des opérateurs. En France, l’arrivée de Free en 2012 a entraîné la suppression de 11% des emplois dans les télécoms entre 2012 et 2016 (chiffre Insee et Arcep) et les investissements ne sont repartis à la hausse qu’en 2014.
Selon une étude de la fédération belge de l’industrie technologique, 6.000 emplois sont menacés dans le pays. Le premier opérateur belge a dénoncé une décision qui aura « des conséquences immédiates pour la qualité du réseau et la rentabilité du secteur » et qui « mettra inévitablement sous pression les investissements dans le réseau et l’emploi » dans les télécoms. Et Orange Belgium, le 3ème et plus fragile opérateur, alerte : « avec un site Web bien fait et une offre à prix cassée, n’importe quel opérateur avec une vingtaine de salariés pourrait retourner le marché très facilement ». Free serait sur les rangs…
Le renseignement plafonné
Face à l’explosion du prix moyen des appels surtaxés, qui a augmenté de plus de 400 % entre 2015 et 2016, l’Arcep a décidé que les tarifs des services de renseignements téléphoniques seront limités à 3 euros par appel ou 80 centimes par minute à partir du 1er août 2021, sur le modèle des numéros courts et spéciaux. Le gendarme des télécoms a également prédenté un nouveau plan de numérotation pour « tenter de lutter contre l’augmentation des fraudes et abus ».
Comment lutter contre les GAFAM ?
Dans la Tribune du 20 juillet Fabienne Dulac donne sa recette pour lutter contre la menace des GAFAM : « Les opérateurs rencontrent deux risques. Celui d’être « commoditisé », dans lequel les fournisseurs d’accès à Internet sont réduits à des fournisseurs de tuyaux, et celui d’être « désintermédié ». Les opérateurs peuvent perdre la relation directe avec les clients ou perdre l’interface entre opérateur et client final. Or ce qui fait la force d’un opérateur, c’est d’avoir une relation directe avec son client. » Certes ! Mais avec du personnel reconnu, formé et en nombre suffisant pour assurer une relation de bonne qualité…
Google à l’amende : un début…
Google vient de se voir infliger une amende de 2,42 Mds € par la Commission Européenne pour abus de position dominante. Le géant américain est accusé d’avoir abusé de sa supériorité dans la recherche en ligne pour favoriser son comparateur de prix « Google Shopping » dans 13 pays de l’Union Européenne. Mais, comme le fait remarquer Matt Stoller, chercheur à l’Open Market Institute, pour l’entreprise californienne, qui génère un chiffre d’affaires annuel supérieur à 100 Mds $, le montant de cette amende équivaut à un PV de stationnement. En revanche, empêcher Google de forcer ses partenaires Android à préinstaller ses apps maison sur nos smartphones pourrait « menacer son business model ».
Pour FOCom il serait temps de mettre – vraiment – au pas les colosses qui dictent impunément leur loi sur le net.