Une commission parlementaire britannique a publié un rapport accablant pour le réseau social traité de « gangster du numérique ».
Tout part du scandale Cambridge Analytica au Royaume Uni, cette entreprise liée à l’extrême droite américaine et à Steve Bannon, un temps collaborateur de Donald Trump, qui a utilisé des dizaines de millions de données personnelles de Facebook pour envoyer des publicités politiques ciblées. L’enquête porte également sur des soupçons de désinformation russe profitant du laxisme de Facebook dans la protection des données personnelles.
Et le rapport estime que Facebook a agi « en toute connaissance de cause et intentionnellement ». Ce qui constitue un problème majeur concernant le plus grand réseau social mondial, utilisé par plus de deux milliards d’individus, pour nombre desquels il constitue l’accès principal à l’information.
Les faits montrent que l’autorégulation est illusoire. Le rapport préconise, pour le Royaume-Uni, la création d’une autorité indépendante de régulation des réseaux sociaux, habilitée à faire retirer des contenus litigieux, imposer la transparence, sous peine de fortes amendes… Toutes mesures qu’il y aurait lieu de généraliser au niveau européen afin d’infléchir le rapport de forces en faveur des citoyens.
Huawei : se protéger et/ou gagner la suprématie commerciale ?
Les États-Unis font pression sur les pays membres de l’Union européenne pour qu’ils ne s’équipent pas auprès d’Huawei pour leurs réseaux 5G. Les États-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont déjà restreint l’accès à leurs marchés du groupe chinois. Washington met en garde les pays européens qui, en se fournissant auprès de lui, mettraient en danger la sécurité nationale des États-Unis comme la leur, Pékin étant suspectée d’utiliser ses infrastructures à des fins d’espionnage.
Alors qu’aucune preuve n’a jusqu’à présent été apportée pour étayer les soupçons et que le groupe a réfuté toutes ces accusations (ce qui ne signifie pas que le risque n’existe pas), un tel appel au boycott ressemble fort à une offensive commerciale pour déboulonner le premier équipementier télécoms mondial, qui pesait 93 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2017.
Zones blanches : une cartographie édifiante
La 5G prend encore du retard
Le gouvernement français a rendu publique la feuille de route du déploiement de la 5G en France. Il fixera le cadre politique au printemps et l’Arcep établira ensuite un cahier des charges, qui sera homologué à l’automne. Les enchères pour l’attribution des fréquences ne seront donc lancées que début de 2020, et non fin 2019 comme l’avait annoncé l’Arcep en octobre dernier. Pourtant des antennes sont déjà installées, par Orange notamment, et prêtes pour la 5G. Mais selon le gouvernement le temps serait à la “négociation entre opérateurs, industriels et État”. Une prudence toute technocratique alors que l’enjeu véritable du déploiement concerne l’exploitation des réseaux par les industriels pour proposer des milliards de services et d’objets connectés. Et sur ce point, la France et l’Europe ont déjà pris un retard très pénalisant sur le reste du monde, Chine et Etats-Unis en tête.
50 millions de sanction contre Google
En application du Règlement Général sur la Protection des Données, la CNIL a prononcé une sanction de 50 millions d’euros à l’encontre de la société Google pour manque de transparence, information insatisfaisante et absence de consentement valable pour la personnalisation de la publicité. Un premier pas pour protéger nos données et pour contrecarrer la toute-puissance que s’octroient les moteurs de recherche et autres marchands du net.