FOCom s’insurge contre le fait qu’une nouvelle fois, Orange pourrait être sanctionnée par l’Autorité de la concurrence pour abus de position dominante sur le marché entreprise. Il serait question d’une amende record de … 500 millions d’euros
Télécharger : Le pillage d’Orange continue.
Une nouvelle sanction de 500 millions d’Euros contre Orange est annoncée pour « abus de position dominante sur le marché entreprise ». Chacun comprend bien que cette amende versée à l’Etat va l’aider à boucler son budget.
Le personnel s’insurge contre cette nouvelle ponction qui va grever les comptes d’Orange et donc ses capacités d’investissement et d’embauche. Il dénonce la situation paradoxale dans laquelle les salariés sont placés : d’un côté il faut être les meilleurs pour satisfaire les clients avec des moyens en réduction permanente et de l’autre il ne faut pas être trop performant pour ne pas risquer une sanction pour « concurrence déloyale ». Le personnel soussigné exige l’annulation de cette sanction.
Comme chaque année le PDG d’Orange a reçu ce 24 novembre les organisations syndicales pour faire un point sur l’emploi. Stéphane Richard a réitéré son intention de ne pas remettre en cause le contrat de travail. Puis il a fait le bilan des recrutements en CDI sur 2013-2015 : l’objectif de 4500 embauches en CDI sera dépassé sachant qu’il était d’ores et déjà atteint fin octobre. Pour 2015, 2100 seront recrutés au lieu des 1900 envisagés et il y a eu 200 départs en moins que les prévisions, ce qui fait un solde net de + 400.
Il a reconnu que deux points sont à améliorer :
– le taux de féminisation qui peut s’expliquer par la persistance de stéréotypes sur les femmes.
– le nombre d’alternants qui n’est que de 1700 pour un objectif de 1900. Un plan exceptionnel de 200 recrutements est prévu en décembre 2015 et janvier 2016, pour atteindre la cible de 1900.
Concernant 2016-2018, la Direction s’engage à un minimum de 6000 recrutements externes : 2300 en 2016, 2000 en 2017 et 1700 en 2018.
FOCom a fait valoir que ce taux de recrutement est insuffisant pour relever les défis de l’entreprise, accompagner les réorganisations et maintenir, voire améliorer des conditions de travail dégradées par les départs non remplacés. Au regard des 12800 départs prévus par la GPEC entre 2016 et 2018, 6000 recrutements signifie qu’il y aura 6800 suppressions d’emploi supplémentaires.
Nous avons également contesté le maintien d’une réduction des coûts de 3 milliards impactant essentiellement la masse salariale, ce qui ne donne pas de « grain à moudre » pour mettre en œuvre les différents projets et permettre de négocier dans de bonnes conditions la revalorisation des qualifications, la reconnaissance des efforts fournis par le personnel qui ont produit le redressement des résultats d’Orange.
Dans une interview réalisée par “l’usine digitale” Stéphane Richard délivre un message pour le moins curieux voire inquiétant. Il y déclare en effet : “l’ubérisation peut aussi toucher les télécoms ! Et nous serions bien bêtes de considérer être à l’abri de l’émergence d’acteurs d’un genre différent qui nous amènent à revoir, en profondeur, notre modèle économique.“
Veut-il ainsi affirmer sa volonté de collaborer avec les GAFA et les start-up, comme Orange le fait déjà dans la Silicon Vallley, afin de ne pas rater le train de l’open innovation ? Ce qui peut se comprendre mais on ne voit pas le lien avec Uber (qui est l’intermédiation très lucrative via une plate-forme internet entre des travailleurs sans statut de salariés fournissant des services et des clients).
Ou le PDG d’Orange aspire-t-il à participer à l’instauration d’un modèle économique qui signifie la destruction du statut et des droits des salariés, du système de protection sociale élaboré après-guerre et de la logique fiscale redistributive ? C’est-à-dire un modèle qui sonne le glas du social !
Pour preuve : les travailleurs d’Uber exigent maintenant un statut de salarié…
Orange annonce des chiffres au-dessus du prévisionnel. Un CA supérieur à 10 Mds € pour le 3ème trimestre, en hausse de 0,5%. Un Ebitda dépassant les 3,5 Mds €, supérieur aux attentes de 1,1%. Ces excellents résultats permettent à Orange de surperformer les attentes et de confirmer le versement d’un dividende de 0,60€/action soit 1,8Md €. Ils sont avant tout la « somme » du travail des salariés d’Orange. A quand une réelle reconnaissance des efforts soutenus, et ce depuis des années, des salariés ? FOCom exige une juste rétribution de l’implication des salariés. Il est temps !
Focom-orange Site de la fédération FO Com Orange
