Emmanuel Macron a affirmé mercredi 25 mai devant la commission des Finances du Sénat que l’État n’a « pas vocation à rester de manière pérenne au capital d’Orange ».
Pour FOCom, Le problème n’est pas d’attendre « des conditions de marché plus favorables » pour se désengager de l’opérateur Orange. L’État doit rester l’actionnaire de référence. Car comme le dit par ailleurs le Ministre de l’Economie dans cette même intervention : « Sur Orange, nous avons une préoccupation patrimoniale comme actionnaire, et sectorielle comme régulateur, pour l’investissement dans les infrastructures télécoms ».
Pour FOCom, ce n’est en aucun cas le cours de l’action qui doit être un facteur déterminant dans la participation de l’Etat au capital d’Orange. Celle-ci est indispensable afin de pouvoir relever le défi des enjeux du Numérique et des besoins de la filière.
FOCom est opposée à toute nouvelle cession du capital d’Orange par l’Etat.
Zones blanches : sanctions en vue pour Orange
A côté de l’injonction faite opérateurs de couvrir 40% des zones peu denses (18 % de la population et 63 % du territoire) en 4G, d’ici à janvier 2017 restait la question de la couverture en 2G de toutes les zones blanches au 1er janvier 2016. Selon l’ARCEP, à cette date, Bouygues Telecom s’était mis conformité mais il restait à équiper 5 centres-bourgs à Orange et 47 à SFR. Bien qu’Orange declare avoir depuis couvert les communes en question l’ARCEP dit réfléchir aux sanctions à infliger et aux possibles amendes associées…
Contrôler les impacts de la révolution numérique
Selon l’OCDE, 9% des emplois en France présentent un « risque élevé de substitution » c’est à dire remplaçables par une machine, soit 2,4 millions d’emplois. Près de 30% des emplois devront, au minimum, évoluer sérieusement, les travailleurs devant faire face à un changement de la nature de leur travail. Ces emplois ne présentent pas un risque élevé d’automatisation complète, mais « ils comportent une proportion importante (entre 50% et 70%) de tâches automatisables ». Ils ne disparaîtront pas totalement mais seront réorganisés en profondeur et les travailleurs devront s’adapter aux changements. Pour FOCom cela confirme que s’il est difficile d’empêcher la « révolution numérique », il est impératif, en revanche, de prendre, le plus en amont possible et à tous les niveaux, les mesures pour protéger les salariés, leur emploi, leurs conditions de travail et leur statut. C’est la raison pour laquelle nous avons signé le « premier accord sur l’accompagnement de la transformation numérique d’Orange » qui fixe les premières mesures d’encadrement de la digitalisation du travail dans notre entreprise.
Retour sur l’accord digitalisation
A l’occasion du problème résultant de la décision de 3 organisations syndicales de faire tomber l’accord sur la digitalisation signé par FOCom et la CFDT, Jérôme Barré, le nouveau directeur des Ressources Humaines et de la communication interne d’Orange, a déclaré à propos de l’usage qui pourrait être fait du référendum d’entreprise prévu par la loi travail : « Chez Orange, c’est une mesure que je n’appliquerai pas, même en cas de désaccord ». FOCom se félicite de cette prise de position. Cette mesure de la loi El Khomri fait en effet partie de l’arsenal visant à détruire l’édifice social laborieusement bâti pour défendre et protéger les salariés. Elle cherche à lui substituer une illusoire et dangereuse pseudo-démocratie directe au niveau de l’entreprise. Illusoire car elle masque le rapport de subordination existant entre les salariés et leur patron. Dangereuse car elle justifie une dérogation aux accords, conventions collectives et code du travail défavorable aux salariés.
Si FOCom souhaite sauver l’accord digitalisation, que ce soit par la négociation. Nous souhaitons sauver l’accord d’abord parce qu’il revient naturellement à Orange, entreprise en pointe dans le numérique, d’avancer en éclaireur. Ensuite parce que cet accord a le mérite de fixer un premier cadre de protection des personnels, cadre qu’il est prévu de faire évoluer. Et enfin parce qu’il traite les sujets les plus cruciaux, comme le droit à la déconnexion, la protection des données personnelles des salariés, l’impact du numérique sur le management et sur l’évolution des métiers et des formations… Plus de 60 pages issues d’un an de négociations constructives méritent, nous semble-t-il, une lecture et une mise en œuvre attentives et sans parti pris.
Digitalisation à Orange : ultime séance
FOCom a signé le 21 avril l’accord sur l’accompagnement de la transformation numérique à Orange. Avec la signature de la CFDT l’accord réputé valable mettrait les jalons pour encadrer la digitalisation dans notre entreprise et protéger les salariés contre des dérives possibles. Mais, patatras !, la CGC a pris l’initiative d’exercer son droit d’opposition, étonnamment suivie par SUD et la CGT (étonnamment car aucune n’a mentionné durant les 9 mois de négociations une quelconque velléité de blocage). Si ces 3 organisations maintenaient leur posture cela ferait tomber l’accord. Une ultime séance de négociation a été proposée (probablement le 13 mai) par la Direction pour tenter de sauver un accord indispensable pour le personnel et hautement symbolique pour l’image de notre entreprise à la pointe de la révolution numérique. FOCom mettra tout en œuvre pour déboucher sur une issue positive.